Allemagne : les conducteurs de train entament une grève historique

Les conducteurs de train allemands ont entamé mercredi 5 novembre une grève de cinq jours, la plus longue depuis 20 ans, dans un conflit sur les salaires et la place des syndicats qui s'enlise et inquiète les milieux économiques.

>>Allemagne : début de la plus grosse grève de trains depuis 2008
>>Lufthansa : les pilotes toujours en grève, étendue aux long-courriers
Pour sa sixième grève depuis début septembre, le syndicat des conducteurs de train GDL (Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer) frappe un grand coup, avec un mouvement qui a débuté à 14h00 GMT mercredi 5 novembre dans le fret, auquel s'ajoutera le trafic passager à partir du 6 novembre 01h00 GMT. L'ensemble du trafic ferroviaire reprendra normalement lundi 10 novembre à 03h00 GMT.

Un train de la Deutsche Bahn arrive dans une gare de Berlin, le 5 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN


La "grève monstre", selon les termes du quotidien Bild, survient au moment où l'Allemagne s'apprête à célébrer le 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin ce week-end.
Deutsche Bahn veut tenter de faire rouler en moyenne un tiers des trains prévus-la moitié dans le fret, mais seulement 20% des trains régionaux à l'est par exemple - mais de gros retards sont à prévoir. La compagnie ferroviaire allemande revendique 5,5 millions de passagers et plus de 600.000 tonnes de marchandises par jour. La compagnie publique a proposé mercredi 5 novembre le recours à un arbitrage dans son conflit avec GDL, proposition immédiatement rejetée par le syndicat.
"Bargeots"

Les critiques étaient violentes à l'égard de GDL. Médias, fédérations d'usagers et politiques de tous bords fustigeaient une "prise d'otage" d'une ampleur inhabituelle par le petit syndicat (19.000 adhérents sur les 196.000 salariés de Deutsche Bahn en Allemagne), dans un pays réputé pour la qualité de son dialogue social et habitué à des grèves plus policées.
Le quotidien Bild fustigeait les "bargeots" de GDL, "Weselsky paralyse l'Allemagne", titrait le Handelsblatt, quotidien des milieux d'affaires, en épinglant nommément le président de l'organisation, Claus Weselsky, cible du gros des critiques.
Au cœur de la dispute, une revendication de hausse de salaires et de réduction du temps de travail, mais surtout un conflit sur la représentativité du syndicat, qui veut négocier avec Deutsche Bahn au nom d'autres catégories de personnel que les seuls conducteurs. La compagnie refuse.
Ce conflit de pouvoir, difficile à appréhender pour le grand public, renforçait la rancœur à l'égard de GDL. "C'est un conflit pour plus d'influence et cela ne peut pas être le sens d'une grève", a critiqué Sören Bartol, député social-démocrate (SPD) en charge des questions de transport.
Même les milieux syndicaux ont pris leurs distances vis-à-vis du mouvement, tandis que la chancelière, Angela Merkel, pourtant toujours soucieuse de ne pas s'immiscer dans le dialogue entre partenaires sociaux, a appelé au respect "du sens des proportions" et à la "responsabilité" des intéressés pour assurer "un préjudice aussi limité que possible".

AFP/VNA/CVN


Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top