Deux mois après s'être mis d'accord à Paris sur les indicateurs permettant de dresser cette liste, les ministres des Finances et banquiers centraux de ces pays riches et émergents ont décidé de les combiner pour parvenir à la liste de ces sept.
L'un des critères est de peser plus de 5% de l'économie du G20, soit un peu plus de 4% de l'économie mondiale.
"Les mailles du filet étant plus étroites (...) nous avons sept pays, clairement les plus systémiques", a déclaré lors d'une conférence de presse la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, qui présidait la réunion. "C'est très mécanique et objectif", a-t-elle souligné. Et de fait, le communiqué adopte un langage technique difficile à décoder.
Une délégation a indiqué que les sept pays visés étaient les membres du G5 (Allemagne, États-Unis, France, Japon et Royaume-Uni), lointain ancêtre du G20 créé dans les années 1970 pour discuter des questions économiques et monétaires, et deux pays émergents "très peuplés" : Chine et Inde.
La présence du G5 et de la Chine était prévisible. Et une responsable de la délégation américaine, Lael Brainard, a confirmé implicitement à la presse que l'Inde faisait partie des sept. Elle a parlé d'un "grand pas en avant", car "tout le monde était véritablement prêt à passer à l'étape suivante". "C'était une réunion du G20 très apaisée, très constructive", s'est réjoui le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer.
Les sept pays doivent désormais faire l'objet d'une "évaluation approfondie prévue par la seconde étape du processus". Leurs pairs se pencheront sur l'évolution, depuis 1990, et sur les projections, jusqu'en 2015, de plusieurs variables : finances publiques, comptes extérieurs, et épargne et dette du secteur privé.
L'accord obtenu à Washington est un pas supplémentaire vers ce que le G20 a promis lors d'un sommet à Pittsburgh (États-Unis) en 2009 : une croissance économique "forte, durable et équilibrée" pour le monde. Il veut donner, au final, des recommandations.
Celles-ci peuvent paraître évidentes : réduire le "triple déficit" des États-Unis (budgétaire, commercial et en épargne des ménages), faire passer la Chine d'une croissance tirée par les exportations à une autre tirée par la demande intérieure, ou encore augmenter la consommation des pays richement dotés en ressources naturelles.
Mais le G20 cherche un consensus sur des critères objectifs, au rythme de la lourde machinerie des réunions internationales.
Il a aussi ouvert un autre chantier, relatif à la surveillance des flux de capitaux au sein du système monétaire international. Ce volet correspond à la demande des émergents d'avoir une évaluation des pays qui augmentent la masse monétaire mondiale, comme les États-Unis ou le Japon.
D'autres progrès ont été faits : les pays du G20 s'engagent à donner des chiffres plus fiables et récents sur l'état de leur production de pétrole s'ils en ont une, ou de leurs stocks.
Le groupe a noté "les événements survenus au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Japon" qui "ont accru les incertitudes sur l'activité économique et les tensions sur les prix de l'énergie", mais se félicite de "capacités de réserve adéquates pour répondre à la demande énergétique mondiale".
AFP/VNA/CVN