Restauration des écosystèmes des forêts inondables

La conservation et la régénération des écosystèmes des forêts inondables aident les populations à améliorer leurs moyens de subsistance ainsi qu’à s’adapter au changement climatique et à l’élévation du niveau de la mer. Exemple dans le delta du Mékong.

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Le Parc national de Tràm Chim à Dông Tháp est un écosystème forestier inondable typique du delta du Mékong.
Photo : VNA/CVN

Le fort développement économique du delta du Mékong a eu de nombreuses conséquences sur les forêts naturelles, notamment les mangroves, les forêts de cajeputiers et les bois de protection. Ces forêts inondables connaissant une dégradation rapide, il est urgent de les protéger afin d’améliorer les moyens d’existence des populations locales et de réduire les dommages causés par le changement climatique et la montée des eaux.

Ces dernières années, la superficie des forêts naturelles dans le delta du Mékong a diminué en raison de la déforestation, du changement d’affectation des terres et d’une grave dégradation. Dans le cadre des Objectifs de développement durable, les localités de la région s’efforcent d’augmenter la couverture forestière à plus de 9% d’ici 2050. La restauration des forêts inondables permettra de créer un habitat et un environnement de reproduction idéal pour les animaux, les plantes et les espèces aquatiques, ce qui contribuera grandement à la protection de la production agricole et à l’amélioration du niveau de vie de la population.

Reverdir les zones submergées

Grâce à des projets de restauration et de développement des forêts mis en œuvre depuis 2017, en particulier celles situées dans les zones littorales submergées, la province de Trà Vinh se dote désormais d’une “forteresse verte” avec près de 9.500 ha de mangroves, formant une barrière contre les vagues.

Le Parc national de Tràm Chim dispose d’une grande biodiversité avec 231 espèces d’oiseaux. Photo : VNA/CVN
Le Parc national de Tràm Chim dispose d’une grande biodiversité avec 231 espèces d’oiseaux. Photo : VNA/CVN

En décembre 2005, le Comité populaire provincial a approuvé un projet d’investissement zone de conservation de la mangrove de Long Khánh, district de Duyên Hai. L’objectif était de rétablir, de développer et de régénérer sa diversité au service de l’écotourisme.

Cette réserve compte 897 ha de mangroves, dont 183 ha de palétuviers âgés d’une trentaine d’années. Cet écosystème de mangliers pluriannuels, possédant une biodiversité précieuse, abrite de nombreux animaux rares tels que varans, mustélidés, écureuils et cobras, ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs.

Le Parc national de Tràm Chim est le 4e site Ramsar (zone humide d’importance internationale) du Vietnam.
Photo : VNA/CVN

Dans la province de Đông Tháp, le Parc national de Tràm Chim (situé dans le district de Tam Nông) représente un modèle de zone humide typique de la région de Đông Tháp Muoi. Il dispose d’une grande biodiversité avec 231 espèces d’oiseaux, dont 32 rares, 130 de plantes, 130 de poissons, 44 d’amphibiens et de reptiles. En 2012, il a été reconnu comme le 4e site Ramsar (zone humide d’importance internationale) du Vietnam.

Le 3 octobre 2022, le Comité populaire de la province de Đông Tháp a approuvé le “Plan de gestion durable du Parc national de Tràm Chim pour la période 2021-2030”. Il s’agit ainsi de restaurer les habitats dégradés, en particulier les prairies Eleocharis ochrostachys, le principal habitat des grues antigones, et du riz sauvage Oryza rufipogon, une source génétique extrêmement rare de la région.

La forêt de cajeputiers de Trà Su, dans la province d’An Giang, se distingue par sa riche biodiversité animale. Photo : VNA/CVN
La forêt de cajeputiers de Trà Su, dans la province d’An Giang, se distingue par sa riche biodiversité animale. Photo : VNA/CVN

Comme Đông Tháp, la province d’An Giang a pris de nombreuses mesures de conservation et de restauration des écosystèmes afin de préserver la biodiversité dans les zones submergées. En 2019, le Comité populaire provincial a approuvé le plan de gestion durable de la forêt de cajeputiers de Trà Su, située dans la commune de Van Giáo, district de Tinh Biên, pour la période 2019-2030, avec un montant total de plus de 90 milliards de dôngs. L’objectif est de protéger les habitats naturels caractéristiques et originaux de l’écosystème des zones humides de plaine inondable, de préserver les abris des espèces indigènes rares et précieuses en particulier. Il s’agit aussi de fournir des variétés de plantes, d’animaux aquatiques et sauvages pour la région ouest du fleuve Hâu, bras postérieur du Mékong, tout en maintenant un taux de couverture forestière de plus de 68%.

Selon le Service de l’agriculture et du développement rural de la province d’An Giang, la forêt de cajeputiers de Trà Su compte quatre types de communautés de plantes ligneuses typiques de la forêt de plaine inondable, outre environ 70 espèces d’oiseaux aquatiques, 11 de mammifères, 20 de reptiles, 5 de batraciens et 25 de poissons à haute valeur économique.

Barrières naturelles contre les vagues

Dans la province de Trà Vinh, jusqu’à ce jour, 400 ha de forêt de sonneratia ont été plantés à Côn Nang, commune de My Long Nam, district de Câu Ngang. Une enquête a révélé que le processus de dépôt alluvial naturel s’y déroulait très rapidement, que les ressources aquatiques étaient abondantes et que la population d’abeilles mellifères était assez dense sous le couvert forestier.

Les zones humides du delta du Mékong sont d’importance nationale et internationale.
Photo : VNA/CVN

D’après Nguyên Van Lene, du hameau de Nhi, commune de My Long Nam, outre le rôle crucial en tant que barrière naturelle contre les vagues et de protection des digues marines, les mangroves côtières contribuent également à améliorer l’environnement, à assurer la stabilité de la vie et de la production des habitants. Chaque année, d’août à décembre, les petits crabes (bébés crabes nouvellement éclos) sont abondants sous la canopée de la forêt de sonneratia, permettant aux chasseurs locaux de gagner entre 200.000 et 300.000 dôngs par jour. En outre, M. Lene récolte chaque mois environ 40 à 60 litres de miel dans la forêt de sonneratia de Côn Nang ainsi que dans d’autres parcs à sonneratia, qu’il vend 250.000 dôngs le litre.

Les zones humides du delta du Mékong sont d’importance nationale et internationale. Elles fournissent de la nourriture et soutiennent le développement économique grâce à l’aquaculture et à la pêche. Par conséquent, la conservation de leur biodiversité et leur développement durable font partie des objectifs prioritaires de la région, afin de protéger l’environnement et d’améliorer la qualité de vie des populations.

Phuong Nga/CVN

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