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| Enfants dans le centre Tia Nang. |
Situé dans une rue paisible du quartier de Mao Khê, district de Dông Triêu, province de Quang Ninh (Nord), un bâtiment de trois étages est empli de rires d’enfants. Il s’agit du centre Tia Nang, un lieu chaleureux accueillant des élèves ayant des problèmes psychologiques comme l’autisme, l’infirmité motrice cérébrale (paralysie cérébrale), le syndrome de Down (trisomie 21), le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), le trouble d’apprentissage.
Un nom qui apporte de l’espoir
Vu Bich Hanh, fondatrice du centre, est une Hanoïenne. Après avoir été diplômée en Master de psychologie à l’Université nationale de Hanoï en 2010, elle a commencé sa carrière dans le quartier de Mao Khê - village natal de son mari.
Passionnée de psychologie et d’éducation spécialisée, elle a observé des enfants en difficulté qui n’avaient pas la possibilité d’être bien pris en charge pour qu’ils puissent s’adapter à la vie quotidienne. Bich Hanh a alors décidé de faire quelque chose pour aider les plus démunis dans ce quartier pauvre. En 2010, la première classe a été créée. La jeune psychologue a utilisé l’espace étroit de sa maison pour installer des livres, tables et instruments. Grâce à de l’amour et une gestion efficace, la classe de petite envergure a grandi de jour en jour pour devenir le centre Tia Nang en 2018.
Bich Hanh fait savoir que lors de la naissance de la classe, peu de personnes à Mao Khê comprenaient ce qu’étaient l’autisme, la dysphasie et la déficience auditive. Ces troubles étaient appelés généralement par des mots vietnamiens tels que điên ou khùng (fou), câm (muet).
Des habitants vivent de l’exploitation du charbon et à chaque fois que les ouvriers sortent des mines, en regardant la lumière du soleil, ils savent qu’ils vivent encore. Inspiré de cette idée, le nom Tia Nang est né avec ce fort message que la lumière du soleil apporte de l’espoir aux familles ayant des enfants "anormaux".
À présent, le centre est considéré comme la deuxième maison de 130 enfants âgés de 18 mois à 13 ans. Chaque jour, ils viennent passer une heure avec les psychologues.
Méthodes modernes
Les psychothérapeutes du centre comprennent que les six premières années jouent un rôle crucial dans la trajectoire de développement d’un enfant. Ainsi, plus le dépistage et l’intervention sont précoces, plus l’état de l’enfant peut s’améliorer rapidement.
Un enfant, amené au centre par ses proches, passe des évaluations via un système de tests. Les psychologues donnent ensuite leur diagnostic concernant les troubles. Le centre confie à des praticiens l’élève qui est mis en groupe de deux à quatre enfants pour réaliser des activités collectives leur apprenant des compétences d’adaptation scolaire et sociale.
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| Le personnel du centre Tia Nang. |
Dans le but de mieux identifier les troubles, l’établissement utilise des méthodes de psychothérapie modernes telles que l’éducation structurée pour enfants et adultes autistes, TEACCH, le traitement comportemental reposant sur les sciences du comportement, ABA, la thérapie au sol (FloorTime) réservée à la prise en charge des troubles du développement, etc. Ces psychothérapies permettent de réduire et soulager des troubles psychologiques ainsi que de développer des compétences chez les enfants dont la motricité globale, la motricité fine, l’interaction en jeu, la communication non verbale et verbale.
Accompagnement en continu
Le centre organise fréquemment des séances d’échange de nouvelles techniques et psychothérapies entre les techniciens. "Nous ambitionnons de donner aux enfants des méthodes modernes et efficaces afin qu’ils puissent progresser et s’intégrer mieux à la vie quotidienne", déclare Mme Hanh.
Chaque enfant manifeste des symptômes qui lui sont propres. Il est nécessaire d’élaborer un programme approprié aux troubles, à l’âge ainsi qu’aux caractéristiques individuelles de chaque enfant. Le programme d’intervention s’étend pendant trois durées: un, trois ou six mois dépendant du niveau de gravité des troubles.
Dans toutes les étapes de l’évaluation, du test en passant par le traitement, le rôle des parents est encouragé. Tous les mois, les psychologues les rencontrent pour les informer des progrès. Tous les six mois, un compte rendu sur papier est envoyé aux familles pour qu’elles saisissent l’évolution et le développement de leur enfant. Une séance au centre ne dure qu’une heure. C’est insuffisant car les élèves ont besoin de plus de temps.
Alors, leurs parents deviennent les praticiens à la maison, sous les conseils du centre. Comment réagissent les parents face aux comportements agressifs à domicile ? Comment les parents peuvent-ils aider leurs enfants en difficulté scolaire ? Ces questions se trouvent dans le plan de soutien mené par le Centre dans le but d’accompagner les enfants tout le temps et dans tous les lieux, soit dans la classe soit dans la famille. Les psychologues et les parents travaillent en communion, en utilisant des techniques assurant le progrès de l’enfant. Et tous ces échanges sont gratuits.
Créativité, clé du succès
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| Création de jouets à base de cailloux prélevés dans un ruisseau à proximité du centre Tia Nang. |
Dans les travaux du psychologue, les enfants sont toujours mis au centre de toutes les activités d’évaluation et de traitement. Avec le souhait d’enrichir leurs outils et instruments didactiques, les techniciens cherchent à créer des objets colorés à partir des matériaux disponibles tels que des feuilles d’arbres, des graviers, du sable, du riz, tissue, pomme de pin séchée. Parfois, les thérapeutes enseignent aux enfants à confectionner leurs jeux préférés. Cela éveille leur curiosité et augmente leur patience, les aidant à mieux se concentrer.
En particulier, Tia Nang offre des consultations gratuites en faveur de sept enfants issus des familles en difficulté. Il donne des conseils concernant les techniques et expériences de soin, ils partagent des documents, livres, outils aux parents afin de faciliter le traitement des troubles.
Malgré les réussites, pendant plus d’une décennie, Tia Nang a été notamment confronté à des difficultés, concernant la pénurie de sources humaines, des infrastructures modestes devant être élargies pour accueillir davantage d’enfants… Mais tout cela n’empêche pasle fervent travail des psychologues du centre, dont le slogan est : "Donner des opportunités, récolter des succès".
La joie des psychothérapeutes est multipliée en recevant les messages des parents : "Mon bébé peut parler !", "Moi, je suis très ravie de ce qu’elle a fait”, ou "Aujourd’hui, mon fils peut prononcer +papa+et +maman+"...
Chaque jour, les psychologues se rassemblent dans la salle principale du centre où Mme Hanh les guide pour confectionner des fournitures scolaires. Minutieusement et patiemment, elles dessinent, coupent et colorent les tissus. Un travail qui semble ennuyeux mais qui pour elles, renferme l’amour et l’espoir à l’égard des enfants. Lorsqu’un enfant peut s’intégrer normalement à la vie, c’est une récompense inestimable pour les efforts sans relâche de l’équipe de Tia Nang.
Texte : Thu Hà Ngô/CVN
Photos : Tia Nang - Bich Hanh/CVN
