>> Nguyên Thi Huyên championne d'Asie sur 400 m haies
>> L’athlétisme vietnamien travaille à l’après Nguyên Thi Huyên
>> Nguyên Thi Huyên rebondit dans la course
>> SEA Games 32 : le Vietnam en tête du tableau des médailles
Huyên (N°563) a dominé l’épreuve 400 m haies ces cinq derniers SEA Games. |
Photo : VNA/CVN |
Bien qu’elle n’ait pas atteint l’objectif de remporter entre 14 et 18 médailles d’or (elle n’en a raflé que 12) pour défendre sa première place au tableau final des médailles, l’équipe d’athlétisme du Vietnam s’est tout de même distinguée lors des SEA Games 32 qui ont eu lieu en mai dernier au Cambodge. En plus des 12 médailles d’or remportées, l’équipe a désormais les deux athlètes les plus titrées de l’histoire de ces jeux, à savoir Nguyên Thi Huyên et Nguyên Thi Oanh. Toutes les deux ont battu le record de 11 médailles d’or détenu précédemment par l’Indonésienne Triyaningsih.
Nguyên Thi Huyên a fait forte impression en remportant trois médailles d’or au 400 m haies dames, au relais 4 x 400 m dames et au relais mixte 4 x 400 m. La finale du 400 m haies a été marquée par une bataille intense sur la piste entre elle et la Philippine Robin Lauren Brown, qui a pris la tête pendant une grande partie de la course avant d’être dépassée par Huyên.
La "reine de la vitesse" Nguyên Thi Huyên. Photo : VNA/CVN |
La "reine de la vitesse" Nguyên Thi Huyên. Photo : VNA/CVN |
Elle a franchi la ligne d’arrivée avec un chrono de 56,29 secondes. Brown a remporté la médaille d’argent avec un temps de 56,51 secondes, tandis qu’une autre vietnamienne, Nguyên Thi Ngoc a décroché le bronze avec un temps de 59,90 secondes.
L’athlétisme coule dans ses veines
“Pour moi, remporter cette médaille d’or à mon âge (30 ans) est un succès, et je suis très heureuse”, a déclaré Huyên après la compétition. “Rien ne peut égaler le bonheur que je ressens en ce moment”, a-t-elle ajouté.
“Mon adversaire philippine a réalisé une belle course, car elle était devant moi la plupart du temps. À un moment, j’ai un peu paniqué, mais je suis restée concentrée et j’ai continué à tout donner”, a-t-elle expliqué.
Il s’agit de la deuxième édition des SEA Games où Huyên bat Brown, et c’est la cinquième fois consécutive qu’elle remporte la médaille d’or au 400 m haies.
La joie de Huyên (2e à droite) et de ses coéquipières après avoir remporté l’or au relais 4 x 400 m aux SEA Games 32. |
Photo : VNA/CVN |
Cette victoire lui a permis d’oublier sa défaite lors de la finale du 400 m deux jours auparavant. Elle avait été championne lors des quatre éditions précédentes, mais cette fois-ci, elle a été placée dans le couloir défavorable, ce qui a affecté sa performance et elle n’a remporté que la médaille d’argent. Le 400 m est la seule épreuve où Huyên n’a pas réussi à remporter l’or aux SEA Games 32.
Sa victoire dans l’épreuve par équipes mixte 4 x 400 m lui a permis de s’inscrire encore plus dans la légende. Elle a ainsi remporté sa 13e médaille d’or et a dépassé sa coéquipière Nguyên Thi Oanh, qui en compte 12.
Née dans une famille pauvre de la commune de Yên Minh, dans le district de Y Yên, province de Nam Dinh (Nord), Huyên a connu une enfance difficile, ayant perdu son père très tôt. Elle a rapidement compris que la vie était difficile et qu’elle devait donc travailler dur. Tôt le matin, pendant que ses camarades dormaient encore profondément, elle se rendait dans les rizières pour attraper des crabes avant d’aller à l’école. À midi, elle y retournait pour chercher des escargots.
Nguyên Thi Huyên en finale du relais mixte 4 x 400 m des SEA Games 32. |
La joie de l'équipe de relais mixte vietnamienne. Photo : VNA/CVN |
La situation de sa famille ne s’est améliorée que lorsqu’elle est devenue une athlète professionnelle à l’âge de 15 ans. Elle envoyait déjà son maigre salaire à sa mère. Après seulement un an, elle a remporté de nombreuses médailles qu’elle a offertes à sa mère et à sa sœur.
En 2015, Huyên a été la révélation des SEA Games 29 à Singapour, remportant trois médailles d’or et établissant un record pour ces jeux. En récompense de ses performances, elle a reçu un livret d’épargne d’une valeur de 400 millions de dôngs.
Grâce à ses efforts, la vie de sa famille s’est améliorée. Comprenant que le sport de haut niveau pouvait être un moyen de promotion sociale pour sa famille, elle a poursuivi ses efforts pour remporter encore plus de succès dans les compétitions nationales et régionales.
Un fort soutien de la famille
La famille de Huyên. Photo : CTV/CVN |
Aujourd’hui, Huyên jouit d’une carrière qui force le respect et inspire tous les athlètes vietnamiens. Elle a la chance de bénéficier d’un soutien inconditionnel de la part de son mari et de sa fille.
Après les SEA Games 29 en Malaisie, elle a annoncé mettre fin à sa carrière professionnelle en raison d’une grossesse. Cependant, l’athlétisme coule dans ses veines et elle n’a pas pu résister à reprendre l’entraînement après avoir donné naissance à sa fille.
Huyên a repris l’entraînement en douceur, sans pression de la part de son entourage en termes de résultats. Cependant, elle est une compétitrice et elle s’est fixé des objectifs à atteindre.
Nguyên Thi Huyên porte sa fille après avoir remporté l’or au relais 4 x 400 m dames aux SEA Games 31, dissputés en 2022 au Vietnam. |
Photo : CTV/CVN |
Huyên a toujours bénéficié du soutien de ses proches, en particulier de son mari, avec qui elle surmonte les difficultés.
Sa carrière lui a laissé de nombreux souvenirs. Il y a eu certes des succès et des échecs, mais l’un des moments les plus mémorables reste son retour à la compétition en 2019, seulement trois mois après son accouchement et avec un entraînement léger. À ce moment-là, elle pensait simplement participer à l’épreuve du relais, car il y avait de nombreux athlètes bien plus forts qu’elle. Parfois, elle croyait même qu’elle ne pouvait pas continuer, car sa santé avait été grandement affectée par son accouchement. Cependant, cette année-là, Huyên a surpris les fans en remportant deux médailles d’or aux SEA Games 30 aux Philippines.
Depuis qu’elle a repris l’entraînement, la jeune femme doit souvent s’absenter de chez elle et ne peut communiquer avec sa famille que par téléphone. Malgré la distance, son mari reste un soutien solide qui lui permet de s’entraîner sereinement.
Nguyên Thi Huyên a raflé trois médailles d'or et une d'argent aux SEA Games 32. |
Photo : webthethao/CVN |
Pour l’athlète, sa principale motivation pour continuer à concourir est sa famille, son mari et sa jeune fille. Elle déclare : “Il y a beaucoup de choses qui me poussent, ma famille, mes entraîneurs et le public. Surtout, l’amour que je porte à ma fille m’aide à concourir et à obtenir de bons résultats. Juste avant une compétition, je regarde souvent des vidéos d’elle et je lui téléphone. Ma fille me dit : +Maman, essaie de gagner l’or et ramène-moi des lapins+ (le lapin est la mascotte des SEA Games 32 et les vainqueurs se voient remettre une peluche a son effigie, Ndlr). C’est une grande motivation pour moi”.
Et cette année, alors qu’elle vient de fêter ses 30 ans lors des SEA Games 32, Huyên déclare : “Je pratique l’athlétisme depuis 15 ans, j’ai désormais 30 ans et j’ai donné naissance une fois, donc ma santé n’est pas aussi bonne qu’auparavant. Mon objectif est de travailler dur à chaque compétition et j’attends avec impatience les prochains SEA Games. Je vais écouter mon corps et continuer à donner le meilleur de moi-même”.
Phuong Nga/CVN