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Une partie du Parc national d’U Minh Ha, province de Cà Mau (extrême-Sud). |
Photo : Huynh Anh/VNA/CVN |
Auparavant, U Minh était l’un des districts les plus en retard économique de la province de Cà Mau. Les sols engorgés et peu fertiles, ainsi que l’espace couvert de denses Melaleuca et de touffus roseaux accablaient la vie quotidienne des habitants, de sorte qu’un grand nombre d’entre eux quittèrent leur terre natale pour gagner leur vie ailleurs.
Cependant, ces dernières années, l’inves-tissement dans les projets propices au développement de l’économie forestière et la mise en place de nouveaux modèles de boisement associés à une exploitation efficace des produits sylvicoles dérivés ont changé la donne.
Modèle économique rentable
Le bois de Melaleuca du district d’U Minh est écoulé dans et en dehors de la province de Cà Mau. |
Photo : Huynh Anh/VNA/CVN |
La famille de Nguyên Van Nhanh, dans le hameau 12, commune de Khánh Lâm (district de U Minh), dispose de plus de 42 ha de bois dont 36 ha de Melaleuca australia (Mélaleuque d’Australie) et 6 ha d’acacias hybrides. Le paysan a aussi profité des abords de la forêt pour cultiver d’autres plantes et ainsi augmenter ses revenus. Ces derniers jours, sa famille a coupé 10 ha de Melaleuca qui lui ont rapporté plus de 600 millions de dôngs. “Les récoltes, obtenues tous les quatre à cinq ans, se succèdent par chevauchement. Un hectare de Melaleuca peut aboutir à un revenu de 80 à 85 millions de dôngs”, fait savoir avec enthousiasme M. Nhanh.
Pour sa part, la famille de Vo Minh Giàu, du même hameau 12 (commune de Khánh Lâm), a gagné des milliards de dôngs sur 16 de ses 22 ha de Melaleuca.
En plus des principaux revenus provenant de l’afforestation, les sylviculteurs tirent également des bénéfices des ressources naturelles de la forêt telles que poissons, miel…
D’après M. Giàu, grâce aux investissements de l’État dans le développement de l’économie forestière, celle-ci devient désormais un gagne-pain rentable qui aide les habitants du district d’U Minh à sortir de la pauvreté.
Les exemples des familles de Nguyên Van Nhanh et de Vo Minh Giàu prouvent les bénéfices incontestables de l’économie forestière.
Bien que son prix diminue à l’heure actuelle par rapport aux années précédentes, le Melaleuca a permis d’améliorer considérablement les conditions de vie des habitants. Et face à la baisse des revenus provenant des cajeputiers, de nombreuses familles ont su se tourner vers les acacias hybrides qui disposent d’une vigueur supérieure.
En parallèle, de nouveaux modèles économiques ont été mis en place afin de mieux profiter de la surface forestière pour les cultures vivrières ou la plantation de bananiers.
Nguyên Hai Vân, dans le hameau 13, commune de Khánh An, a loué une partie des abords du Parc national d’U Minh Ha pour la culture des bananiers. “Nous vendons des feuilles et des bananes chaque jour. Notre chiffre d’affaires mensuel est d’environ 50 millions de dôngs”, se réjouit-elle.
Au lieu de la riziculture qui s’avère peu rentable, les habitants d’U Minh ont choisi d’autres plantes ou la pisciculture en attendant la récolte du bois. “La culture des nymphéas associée à la pisciculture nous rapporte plus de 300 millions de dôngs par an”, informe Nguyên Chí Tâm, du hameau 13, commune de Khánh An.
Selon Ngô Thanh Phong, président du Comité populaire de cette commune, outre l’acacia hybride et le Melaleuca, les habitants profitent aussi des abords de la forêt pour la culture des bananiers et des cocotiers ou l’élevage des poissons. Le revenu de ces activités combinées peut atteindre 10 millions de dôngs par mois pour chaque foyer.
Palette élargie des produits agricoles
Bananeraie, un modèle économique bien rentable à Cà Mau. |
Photo : Huynh Anh/VNA/CVN |
En plus des arbres, la forêt submergée fournit également d’autres produits naturels de valeur comme poissons de rizières, anguilles, tortues, serpents, et surtout abeilles mellifères. Le miel est l’une des spécialités lucratives de la forêt d’U Minh Ha.
“Nous avons extrait 200 litres de miel depuis le début de l’année. Auparavant, le prix n’était pas élevé par manque de débouchés. C’est grâce à l’écotourisme investi par l’État que de nombreux produits locaux dont le miel ont été largement présentés aux consommateurs. Nos commandes viennent essentiellement de Cân Tho et Hô Chi Minh-Ville, pour un prix oscillant autour de 500.000 dôngs le litre”, fait part l’apiculteur Trân Van Nhì, du hameau 1, commune de Nguyên Phích.
D’après Lê Hông Thinh, vice-président du Comité populaire du district d’U Minh, ces derniers temps, celui-ci s’est évertué à sensibiliser les habitants à la gestion durable, raisonnée et à la protection des ressources forestières. Cette action met en valeur le rôle de la forêt dans le développement socio-économique et la protection de l’environnement, renforçant ainsi la résilience contre le changement climatique.
“Le district d’U Minh se coordonne actuellement avec d’autres organes provinciaux afin d’élaborer un plan de gestion durable des forêts ainsi que des critères d’évaluation pour attribuer des certificats en la matière”, indique-t-il.
Construire un modèle économique rapprochant les entreprises et les sylviculteurs pour aboutir à la création d’une chaîne de production forestière constitue un volet important de la stratégie économique locale.
La promotion des produits locaux à travers divers canaux de communication, tels que foires et site web, et les formations au renforcement des compétences des gestionnaires et producteurs forestiers resteront des missions permanentes du district en vue de bien profiter de ce cadeau offert par la Nature.
Linh - Chánh - Hông Anh/CVN