>>La Grèce se prépare à une semaine risquée pour son économie
Toutes les succursales des banques grecques du pays ont levé leur rideau resté baissé, pour la plupart, depuis le 29 juin. Les restrictions et contrôles de capitaux restent cependant en place avec un plafonnement des retraits d'argent liquide à 60 euros par jour et une limitation drastique des paiements vers l'étranger.
Des épargnants font la queue devant une banque d'Athènes, le 20 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Louka Katseli, présidente de l'Union des banques grecques et de la Banque nationale de Grèce, l'un des quatre principaux groupements bancaires du pays, a appelé le 20 juillet les usagers à faire preuve de sang-froid et à ramener leurs économies dans les banques pour soutenir la solvabilité du système.
"Si nous sortons l'argent de nos coffres-forts et de nos maisons - où de toute façon, il n'est pas en sécurité - et que nous le déposons dans les banques, nous renforçons la liquidité de l'économie", a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision Mega.
Elle a également rappelé que quelque 40 milliards d'euros avaient été retirés des banques grecques depuis décembre, dégradant considérablement leur solvabilité.
Deux épargnants rencontrés par l'AFP devant un établissement AlphaBank du centre-ville d'Athènes avaient toutefois d'autres préoccupations en tête : Maria était venue régler une facture d'électricité dont elle n'avait pu s'acquitter durant la fermeture des banques, Grigoris, un retraité de 76 ans, souhaitait quant à lui retirer en une fois le montant maximal autorisé cette semaine.
Ce montant maximal a été fixé à 300 euros, soit 60 euros pour cinq jours, jusqu'au 24 juillet, a précisé Mme Katseli aux médias. Il sera de 420 euros pour la période du 25 juillet au 1er août.
Grigoris a cependant été déçu : "On m'a expliqué que je devais attendre vendredi pour retirer cette somme", les 60 euros quotidiens autorisés étant cumulatif si l'épargnant décide de les retirer en une seule fois.
Les Grecs peuvent recommencer à utiliser leurs cartes de crédit pour des achats à l'étranger.
Par ailleurs, des exceptions sont créées aux contrôles de capitaux en vigueur également depuis le 29 juin : il sera possible de faire des virements de jusqu'à 5.000 euros par trimestre pour les jeunes Grecs étudiant à l'étranger.
Les Grecs recevant des soins médicaux à l'étranger pourront eux sortir 2.000 euros du pays.
Pour le reste, les contrôles de capitaux restent en place, c'est-à-dire que les Grecs ne peuvent pas transférer d'argent à l'étranger, ni sortir de grosses sommes en liquide, ni ouvrir de nouveaux comptes dans leur pays.
Cet ensemble de contraintes doit empêcher des défaillances en cascade des banques grecques.
Mais ces verrous étranglent l'économie : le contrôle des capitaux aurait déjà coûté 3 milliards d'euros à la Grèce, hors secteur du tourisme, selon le journal de centre droit Kathimerini.
AFP/VNA/CVN