La Grèce se prépare à une semaine risquée pour son économie

La Grèce retenait son souffle le 19 juillet avant une semaine cruciale pour son rétablissement économique, entre réouverture des banques et choc fiscal, mais aussi pour l'avenir d'Alexis Tsipras.

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Les banques, fermées depuis le 29 juin, doivent réouvrir le 20 juillet, en vertu d'un décret publié le 18 juillet par le gouvernement, remanié pour évincer les ministres frondeurs.

Les restrictions et contrôles de capitaux restent en place, avec des assouplissements. La limitation des retraits d'argent liquide est fixée à 420 euros par semaine, au lieu de 60 euros par jour, afin d'éviter aux Grecs de refaire chaque jour la queue au distributeur.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras au Palais présidentiel à Athènes, le 18 juillet.

Des exceptions sont aussi créés pour ceux devant payer des soins médicaux ou des études à l'étranger.

La situation du pays reste très précaire. Athènes va recevoir un prêt d'urgence de 7 milliards d'euros qui seront vite engloutis par un remboursement lundi 20 juillet à la Banque centrale européenne (4,2 milliards d'euros) et par le règlement d'arriérés auprès du Fonds monétaire international (2 milliards).

Le retour de la "troïka"

Malgré tout, la chancelière allemande Angela Merkel a répété dimanche 19 juillet son opposition à une réduction "classique" de la dette grecque, jugeant qu'un tel "haircut" ne pouvait avoir lieu "dans l'union monétaire".

"La Grèce a déjà obtenu des allègements", a-t-elle rappelé. "Si l'examen du programme qui doit être négocié est réussi, nous pourrons de nouveau les évoquer".

Pour la première fois depuis des mois, des experts de la BCE, du FMI et de la Commission européenne, une formation auparavant appelée "troïka" et qui a symbolisé pour les Grecs une mise sous tutelle de leur pays, sont attendus à Athènes la semaine prochaine.

Ils devront évaluer l'état d'une économie grecque éprouvée par les restrictions financières et qui va subir un nouveau choc, fiscal cette fois.

Le Parlement grec a voté dans la douleur mercredi 15 juillet des hausses de TVA, conformément aux engagements pris lors d'un sommet européen mouvementé à Bruxelles. En échange, ses partenaires ont promis un nouveau plan d'aide, le troisième depuis 2010.

La TVA va passer lundi 20 juillet de 13% à 23% pour une série de biens et services, du sucre aux courses de taxis en passant par les préservatifs, les enterrements, les restaurants.

La chaîne allemande de supermarchés Lidl s'est offert dès dimanche 19 juillet des encarts publicitaires dans les journaux grecs pour annoncer qu'elle ne répercuterait pas la hausse sur les prix.

Le gouvernement espère des recettes supplémentaires annuelles de quelque 2,4 milliards d'euros à partir de 2016 et de 795 millions d'euros cette année.

AFP/VNA/CVN

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