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Vue de la cathédrale Notre-Dame de Paris après de nombreuses années de restauration, avant sa réouverture officielle aux visiteurs. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Jeudi matin 12 décembre, vers 10 heures, une file d'attente s'étendait sur une centaine de mètres sur le parvis de Notre-Dame. Battus par le vent hivernal, les passionnés de ce joyau du patrimoine mondial ont profité du temps d'attente pour admirer les deux tours carrées en façade de la cathédrale, qui, sauvées de justesse lors de l'incendie ravageur du 15 avril 2019, sont comme neuves après un nettoyage complet et une restauration minutieuse.
Munis de réservations gratuites, les visiteurs qui ont patienté ont eu accès à l'intérieur de l'édifice et ont découvert, de leurs propres yeux, le toit restauré de la nef et du chœur, remis à neuf après les ravages du feu.
Cependant, tout le monde n'a pas eu la même chance. Sur le site de réservation qui se met à jour automatiquement, les visiteurs tombent souvent sur une annonce les informant que "tous les créneaux horaires pour les visites individuelles sont complets". Pour les fidèles, les créneaux d'accès pour les messes sont épuisés jusqu'au lundi prochain 16 décembre.
Cette affluence exceptionnelle était prévue. Selon l'archevêque de Paris Laurent Ulrich, 15 millions de visiteurs sont attendus chaque année dans l'édifice, contre 12 millions avant l'incendie.
La scène à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris après de nombreuses années de restauration, avant de rouvrir officiellement aux visiteurs. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
En effet, la réouverture de Notre-Dame a capté l'attention du monde entier, tout autant que la catastrophe la plus grave de son histoire, il y a cinq ans. Suite à l'incendie violent qu'elle avait subi, sa flèche et la totalité de sa toiture couvrant la nef, le chœur et le transept ont été détruites.
En cinq ans et huit mois, près de 2.000 professionnels se sont attachés à réaliser un "miracle", a écrit le Wall Street Journal. Avec cette renaissance majestueuse, "la cathédrale peut renaître de ses cendres tel le phénix", selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Pour le journal espagnol El País, cette renaissance est un "symbole de la capacité de l'humanité à surmonter l'adversité".
Faute de possibilités de réserver un créneau horaire pour pénétrer à l'intérieur de Notre-Dame, des passionnés se contentent d'avoir l'opportunité d'admirer ce "miracle" du meilleur point de vue possible.
Samedi dernier 7 décembre, sur la rive gauche de la Seine, Gabe Oniate, un touriste américain, sac à dos et valise à la main, était appuyé contre la barrière placée pour la cérémonie de réouverture, les yeux fixés sur Notre-Dame, resplendissante sous les éclairages, sur l'île de la Cité et sous la pluie. La silhouette de la flèche emblématique, l'une des pièces maîtresses du chantier de reconstruction, se dressait dans le ciel de Paris.
"Notre-Dame n'est pas seulement un monument pour moi, c'est un symbole de la foi", a expliqué Gabe, fatigué mais souriant. Ayant appris que la cathédrale rouvrirait en arrivant à l'aéroport, il a modifié son organigramme et s'est rendu directement dans le centre-ville. "Même si je n'ai pas pu entrer, je voulais être présent pour ce moment historique", a-t-il ajouté.
De l'autre côté de la Seine, près de l'Hôtel de Ville de Paris, Luo Ke, une étudiante chinoise en licence à Paris, partageait l'enthousiasme des gens autour d'elle qui assistaient à la cérémonie de réouverture de loin. "Enfant, j'ai découvert Paris grâce à Notre-Dame de Paris de Victor Hugo", a-t-elle raconté.
Une expérience partagée par les deux millions de touristes chinois qui visitent la France chaque année. Et pour Luo Ke, "maintenant que je suis enfin à Paris et que je peux assister en personne à la renaissance de ce trésor de l'humanité, je ressens un lien extraordinaire qui traverse le temps et l'espace."
Alors que des visiteurs affluaient pour entrer dans la cathédrale dès sa réouverture, certains Parisiens, comme Pascal, un musicien retraité, ont préféré attendre une occasion plus sereine. Avec tristesse, il a évoqué l'incendie dévastateur de 2019. "Je n'ai pas vu le feu, je suis allé sur place quelques jours après, les ruines étaient bouleversantes", a-t-il confié, "la cathédrale incarne des siècles d'artisanat et de culture. Sa reconstruction, c'est un véritable soulagement."
La reconstruction est loin d'être achevée, l'édifice reste partiellement caché par les échafaudages. Si la flèche et l'intérieur ont retrouvé leur éclat, à l'extérieur, les arcs-boutants, témoin du génie des architectes du XIIIe siècle, sont à restaurer.
De lourds travaux se poursuivront jusqu'à l'horizon 2030, tandis que des événements sous le thème "Notre-Dame de Paris : vers la réouverture" se succéderont dès 2025. Une quinzaine de manifestations, comprenant des expositions et des séminaires, sera organisée à Paris, en région et dans le monde entier. Le chapitre de "l'après 2019 de Notre-Dame de Paris" s'écrit encore, avec d'autres rendez-vous pour ceux qui viendront témoigner de sa renaissance.
Xinhua/VNA/CVN