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Sandouville, près du Havre, construit actuellement le Renault Espace de quatrième génération et la Laguna 3, deux modèles en fin de vie. L'usine vient en outre de lancer la fabrication d'une version restylée de l'utilitaire Trafic, ligne de montage que M. Ghosn a inaugurée en compagnie du ministre de l'Économie, Emmanuel Macron.
Le futur utilitaire Fiat sera basé sur la plateforme du Trafic, a précisé M. Ghosn lors d'une conférence de presse commune avec le ministre, en soulignant que Sandouville construirait exclusivement des utilitaires à l'avenir : outre le Trafic et le futur Fiat, une version de l'Opel Vivaro y est assemblée.
Des ouvriers travaillent dans l'usine Renault de Sandouville où seront produits 100.000 utilitaires pour Fiat, le 30 septembre |
L'accord industriel Renault-Fiat avait été annoncé en juillet, sans précisions sur les volumes, flou que M. Ghosn a dissipé mardi 30 septembre. "L'accord porte pour l'instant sur un volume cumulé estimé à 100.000 véhicules sur la durée de vie" du modèle, a-t-il expliqué.
"Cette usine est passée par un creux en terme d'activité, qui est derrière nous", a-t-il assuré, à deux jours de l'ouverture des journées professionnelles du Mondial de l'automobile à Paris. Pour M. Ghosn, "nos usines sont redevenues attractives, non seulement pour le groupe Renault mais aussi d'autres constructeurs".
La firme au losange a conclu avec les syndicats, en 2013, un accord de compétitivité prévoyant le maintien de ses cinq sites industriels français et une augmentation de la production à un minimum de 710.000 véhicules par an à l'horizon 2016, contre 530.000 en 2012, en échange d'efforts consentis par les salariés, comme une modération salariale.
1.200 intérimaires pour 945 titulaires
"Les efforts consentis par les salariés portent leurs fruits et je m'en réjouis", a affirmé mardi 30 septembre le chef d'entreprise, pour qui "il n'y a plus de préoccupation sur l'avenir du site (de) Sandouville".
Il a évoqué une activité assurée sur "cinq à dix ans" pour l'usine, qui devrait produire un "minimum de 80.000 voitures par an" à terme, voire 100.000 ou 150.000 si la demande est là.
De son côté, M. Macron a salué une "bonne nouvelle" pour Sandouville, qui était "un lieu d'inquiétude".
"Ce que vous êtes en train de montrer à la France, c'est qu'il n'y a pas de fatalité", a ajouté M. Macron, après avoir visité la chaîne de montage et avoir coupé un ruban symbolique avec M. Ghosn.
Ce résultat n'aurait pu être obtenu "sans que l'ensemble des acteurs qui sont autour de la table (...) ne décident chacun de faire des efforts", a encore dit le ministre.
M. Macron a du reste pris acte des "sacrifices" consentis par les salariés avec l'accord de compétitivité. "L'exemple de Sandouville est à mes yeux une vraie illustration (du fait que) le modèle productif français a un avenir", a-t-il encore dit.
Le ministre, lors de la visite, a été interpellé par le secrétaire général de la CGT de Renault-Sandouville, Nicolas Guermonprez, qui a dénoncé la précarisation des emplois sur le site après un plan de départ.
"On a 1.200 intérimaires qui fabriquent le Renault Trafic pour 945 titulaires", a fait valoir le syndicaliste, en assurant que depuis l'accord de compétitivité, "on a perdu 30% des effectifs".
M. Macron est revenu sur ce point lors de la conférence de presse, évoquant le souhait d'"emplois plus pérennes" sur le site.
AFP/VNA/CVN