Phan Thanh Son Nam. |
Photo : DSPL/CVN |
Phan Thanh Son Nam est issu d’un milieu rural et modeste. En effet, il a grandi au sein d’une famille nombreuse, dans le district de Xuyên Môc (province de Bà Ria-Vung Tàu, Sud). Enfant, il assume fièrement son rôle de sous-délégué de la classe, en obtenant notamment de très bons résultats en chimie et en mathématiques. Passionné par la chimie, et après s’être documenté, il fabrique, à 14 ans, une sorte de liquide vaisselle pour sa mère.
«À l’époque, le Vietnam n’avait pas accès à tous les biens de consommation. J’ai donc mélangé des cendres à de l’huile d’arachide. J’ai ensuite pu utiliser ce mélange pour faire la vaisselle», raconte Son Nam. Et d’ajouter que sa mère s’est montrée très satisfaite de ce produit maison. Celle-ci estimait même que le liquide fabriqué par son fils avait une qualité similaire à celui disponible en magasin.
Un parcours sans faute
Après l’obtention du baccalauréat, le jeune prodige a passé le concours d’entrée à l’université polytechnique de Hô Chi Minh-Ville, afin de suivre des études de chimie. Les différents tests passés haut la main, il intègre la prestigieuse institution et trouve un petit boulot pour subvenir à ses besoins. Étudiant brillant, Nam a pu bénéficier de nombreuses bourses et une fois son diplôme obtenu, il a été invité par la direction à rester enseigner à l’université.
«En 2001, le ministère de l’Éducation et de la Formation a lancé son projet N° 322, accordant des bourses de doctorat. Je n’ai pas envoyé mon dossier car je pensais que ce grade serait trop difficile à obtenir», souligne Nam. Soutenu par Phan Thanh Binh, Professeur associé et président de l’Université polytechnique de Hô Chi Minh-Ville (actuellement président de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville), le jeune homme se résout à déposer sa candidature. Quelques mois plus tard, Nam obtient la bourse et part écrire son mémoire à l’Université de Sheffield (Angleterre).
Son Nam lors de la cérémonie de la remise du titre de Professeur, en février 2015. |
Après trois ans d’études et avoir soutenu sa thèse, Phan Thanh Son Nam obtient son doctorat. Ce titre en poche, il part aux États-Unis, travailler en tant que stagiaire pendant deux ans à l’Institut de technologies de Géorgie. De retour au pays en 2006, il devient professeur de chimie organique à l’Université polytechnique de Hô Chi Minh-Ville. Depuis 2004, de nombreux articles sur le docteur ont été publiés dans des revues scientifiques étrangères. Il a également donné des conférences à l’étranger et a publié trois livres.
Un titre à responsabilités
En mai 2010, âgé de 32 ans, M. Nam est nommé Professeur associé. Quatre ans plus tard, à l’occasion de la première réunion du Conseil d’État de nomination des Professeurs pour le mandat 2014-2019, il se fait élire, devenant ainsi le plus jeune Professeur du Vietnam.
Son Nam (gauche) et son collègue. |
«Ce titre marque le début d’une nouvelle période de ma vie. Ma responsabilité est plus importante, je dois désormais soutenir les jeunes scientifiques. Je voudrais être une sorte de passerelle entre la nouvelle et l’ancienne générations», souligne Son Nam. Il espère également que, dans le futur, le Vietnam nommera des Professeurs plus jeunes que lui.
Le nouveau promu souhaite également que les scientifiques obtiennent plus d’avantages de la part de l’État, notamment financiers. Phan Thanh Son Nam a également aidé de nombreux étudiants dans l’élaboration de travaux scientifiques. Ces derniers ont notamment remporté d’importantes distinctions au Vietnam et à l’étranger.
Quê Anh/CVN