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Supporters et spectateurs assistant au match du Vietnam au stade national de My Dinh, à Hanoï. |
Deuxième partie
Contrairement aux stades du monde entier, aucun guichet d’achat de billets ne se trouve autour du stade national de My Dinh. Seulement de petits stands informels ici et là pour vous procurer le précieux sésame, et quelques revendeurs à la sauvette qui vous tombent dessus en vous jurant sur leurs 17 grands-mères qu’ils ont la meilleure place du stade.
Je n’ai pas la moindre idée du type de billet que je souhaite puisque je ne connais pas la configuration du stade. Lorsque je demande où se trouve la tribune correspondant au billet que l’une des jeunes filles me propose, elle se retourne et me montre le stade derrière elle dans son ensemble, avec un grand sourire.
Accès et entrée dans le stade
J’opte pour un prix intermédiaire, après tout l’idée est surtout d’entrer dans le stade. Ma seconde question concerne donc l’accès et l’entrée dans le stade. La jeune fille se tourne alors de l’autre côté pour m’indiquer un long serpentin humain dont je ne distingue même pas le bout...
La file grossit aussi vite que les secondes que je perds à me demander comment contourner le problème et éviter cette longue attente d’une façon ou d’une autre. Plus ou moins habitué à resquiller partout et à ne jamais faire la queue, je vais forcément avoir une idée. Et puis mon regard croise celui d’un policier vietnamien, aimable, mais ferme.
Stade national de My Dinh à Hanoï. |
Je rejoins le bout de la file d’attente avec l’impression de plonger dans un ruisseau surpeuplé de poissons rouges. L’heure du coup d’envoi approche et je me demande comment cette foule immense va faire pour entrer à temps, d’autant plus qu’à ce moment-là, le policier demande encore plus fermement que tout a l’heure aux gens de se placer deux par deux, ce qui a pour conséquence d’étirer la file encore plus loin.
Pour couronner le tout, je ne distingue au loin qu’une seule et unique minuscule porte pour faire entrer tout ce monde dans l’enceinte du stade.
Le Vietnamien est un curieux mélange de discipline naturelle et de laisser aller spontané, ainsi cette file fait son chemin vers les grilles du stade à une allure bien plus soutenue que je ne l’aurai pensé. Comme portée par une eau invisible.
Et c’est au milieu de nombreux sourires, mélangés à l’excitation que je me retrouve en quelques minutes devant la minuscule entrée où il faut à nouveau exhiber son billet bien haut pour qu’il soit visible par les premiers contrôles.
Je brandis le mien comme les autres, mais probablement pas assez haut puisque mon voisin direct me montre avec insistance qu’il faut le tendre le plus haut possible et non pas se contenter de le montrer. Je m’exécute, déclenchant l’hilarité générale.
Ambiance survoltée
Et tout à coup, me voilà de l’autre côté, un premier steward me palpant vaguement avant qu’un autre ne contrôle mon billet et ne m’indique la direction de ma tribune. Je suis alors sur l’immense esplanade qui entoure le stade mais cette fois à l’intérieur de l’enceinte et tout s’est finalement déroulé assez naturellement, mon expérience du football et des voyages m’ayant probablement évité quelques complications dans lesquelles s’embourbent parfois certains.
J’entends la foule gronder à l’intérieur du stade, et les retardataires courent dans tous les sens pour accéder à leurs places. Sauf que des places, il n’en reste presque plus.
Pourtant le stade n’est pas complètement plein mais certaines tribunes semblent déborder. Mauvaise répartition des billets ou aléas des nombreux petits trafics entourant ce juteux business ? Sûrement un peu des deux.
Au moment d’entrer dans une des tribunes, j’entends retentir l’hymne national vietnamien, immédiatement entonné par tout le stade.
Dans le brouhaha et la confusion, je n’avais même pas entendu les deux équipes entrer sur le terrain, ni l’hymne des Philippines, adversaire du jour. Et puis au coup d’envoi, le stade national de My Dinh s’est embrasé.
Texte et photos : Bruno Laurant/CVN
(Voir la première partie : Les petits hommes rouges)