Les petits hommes rouges

Cette histoire nous ramène à la période où le Portugais Henrique Calisto dirigeait la sélection nationale de football du Vietnam de 2008 à 2011. Des expériences vécues au stade national de My Dinh à Hanoï, au milieu d’une belle foule de supporters.

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Photo : Bruno Laurant - VNA/CVN

Première partie

Après avoir parcouru les plus prestigieux stades de la planète et aussi les plus improbables, de l’Europe au Mexique en passant par Madagascar ou l’Australie, je m’apprête ce soir à vivre des sensations exotiques et nouvelles avec mon premier match de football de haut niveau en Asie.

Depuis trois jours à Hanoï, dans le Nord du Vietnam, je découvre une ville aux senteurs et aux sensations bien plus asiatiques que Hô Chi Minh-Ville. La fin d’après-midi approche, la nuit tombe presque, et je suis en retard. S’extraire de la rue Hàng Bac et du cœur du Vieux quartier de Hanoï relève de l’exploit à cette heure-ci. Les rues étroites, remplies de magasins, croisées par de minuscules carrefours, donnent l’impression d’être dans une maison de poupées. Des motos partout, par centaines, circulent ou sont garées sur les trottoirs.

Tout ce joli monde est imperturbable, comme absorbé par ses activités. Il faut donc entrer dans la danse. J’avale rapidement une délicieuse soupe de riz au bœuf dans une échoppe familiale, accompagnée d’un jus de fruit de la passion, et je file attraper un taxi pour vivre ma passion.

Le Portugais Henrique Calisto, ancien entraîneur de la sélection nationale de football du Vietnam.
Photo : VNA/CVN

Le taxi ne parle pas un mot d’anglais, comme la plupart des gens à Hanoï, sauf ceux qui côtoient les touristes ou les expatriés. Et encore. J’arrive tant bien que mal à lui faire comprendre que je souhaite aller au stade national de My Dinh pour voir le football.

Le chauffeur me fait de grands signes pour me signaler que le stade se trouve très loin, une manière pour lui de m’indiquer que la course sera coûteuse. Je n’ai plus le choix de toute façon, je prendrai une moto au retour une fois que j’aurai reconnu le chemin.

Je me retrouve avec ma note de taxi la plus chère depuis que je suis au Vietnam : 300.000 dôngs ! Environ 15 USD. Il faut dire que le stade est vraiment loin, à l’extérieur du centre-ville. Il faut aussi dire que je me suis probablement fait arnaquer.

Nous devons traverser toute la ville avant d’arriver dans de longues avenues impersonnelles où les constructions pharaoniques pullulent, symbole du développement frénétique du Vietnam. Des quartiers animés, nous passons à des quartiers un peu lugubres, moins vivants, moins humains, où ceux qui n’ont pas la chance de participer au développement tentent de survivre à l’ancienne.

Scènes de joie

Depuis l’intérieur de mon taxi, j’observe ce monde étrange qui nous entoure. Ce peuple qui vit sur des petites motos et des Vespa, chacun semblant vivre sa vie sans se préoccuper de ce qui se passe autour. Pourtant, comme ils font tous cela ensemble et en même temps, l’impression d’unité est assez intense.

Photo : Bruno Laurant/CVN

Les belles jeunes filles de Hanoï traversent la ville comme autant d’apparitions esthétiquement agréables. Des disparitions aussi, car à peine le temps de les admirer qu’elles s’échappent en se faufilant avec audace et souplesse à travers l’épaisse circulation. Frustrant, mais enivrant et réjouissant pour les yeux.

Nous arrivons enfin en vue du stade, immense vaisseau de lumière scintillant dans la nuit tombée. Comme une soucoupe volante qui repartira ensuite vers son port d’origine.

Autour de nous, les petits hommes rouges envahissent l’espace, marée incontournable de drapeaux rouges frappés d’une étoile jaune, le drapeau du Vietnam. Sur des bandeaux noués autour du front ou des petits cœurs autocollants sur les joues, ils sont partout. Impossible d’y échapper.

Je descends du taxi sur l’immense esplanade qui mène au stade et traverse les premiers barrages bon enfant des forces de l’ordre vietnamiennes. L’agitation est palpable, l’heure du match approche et tout le monde cherche un billet pour entrer dans le stade. La victoire 7-1 face au faible Myanmar trois jours plus tôt a enthousiasmé ce peuple très nationaliste dont l’équipe nationale de football n’est pas toujours à la fête.

Tenant du titre de l’AFF Suzuki Cup - Championnat d’Asie du Sud-Est de football, après avoir battu le grand rival thaïlandais en finale il y a deux ans, le Vietnam a désormais un rang à tenir.

Bruno Laurant/CVN

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