"Cela pourrait se produire fin juin ou début juillet : l'arrêt complet du transit de notre gaz" par l'Ukraine, a déclaré M. Poutine au cours d'une conférence de presse. "Nous traversons tous une crise économique très dure et l'économie ukrainienne souffre encore plus, peut-être, que les autres. Personne en Russie n'a l'intention de jubiler sur les difficultés ukrainiennes à payer les produits qu'elle reçoit. Mais il faut payer", a affirmé le Premier ministre russe en visite à Helsinki. "Gazprom a le droit de demander un paiement par avance. Pas de prépaiement, pas de gaz !", a-t-il lancé, soulignant que le géant gazier fournirait "exactement la quantité de gaz prépayée".
Profitant de sa visite en Finlande, pays membre de l'UE, M. Poutine a réitéré ses appels à l'UE pour qu'elle aide l'Ukraine à payer son gaz, expliquant que Kiev n'avait pas les moyens financiers de stocker dans des réservoirs souterrains le gaz nécessaire au pays pour l'hiver.
L'Ukraine a besoin de 500 millions de dollars (350 millions d'euros) par mois jusqu'à octobre pour stocker ce gaz nécessaire, sans quoi elle sera "obligée de pomper le gaz destiné à l'Europe", a encore estimé M. Poutine.
"Il nous reste 500 millions de dollars à payer. Nous avons encore du temps d'ici au 7 juin (date limite pour le règlement de la facture de mai) et je crois que cet argent sera trouvé", a déclaré le ministre ukrainien de l'Énergie, Iouri Prodan, en réponse à M. Poutine.
Le 3 juin, M. Poutine a d'ailleurs insisté pour que la Finlande autorise la construction du gazoduc sous-marin Nord Stream en mer Baltique, un projet qui permettrait de livrer le gaz en évitant l'Ukraine. Ce projet de 7,4 milliards d'euros est soutenu par l'Allemagne, mais il doit encore être approuvé par la Finlande, la Suède et le Danemark, au large desquels devrait passer le Nord Stream.
AFP/VNA/CVN