Plus petit, le constructeur automobile américain General Motors n'est pas remis sur les rails

General Motors sortira de sa restructuration sous la forme d'un constructeur plus petit et recentré sur un moins grand nombre de marques, mais le retour aux bénéfices n'est pas pour demain pour l'ancien N°1 mondial.

L'entreprise qui renaîtra du dépôt de bilan reçu le 1er juin par la justice devra sacrifier 47.000 salariés dans le monde entier, ramener ses marques d'une dizaine à 4 (GMC, Chevrolet, Cadillac, Buick) et réduire de 40% son réseau de concessionnaires.

Le but de l'opération est d'abaisser le seuil auquel le groupe redevient rentable. Les capacités de production de GM seront ainsi réduites d'environ 40% pour lui permettre de gagner de l'argent avec un marché national de 10 millions de véhicules vendus chaque année.

Le marché tourne actuellement sur un rythme de 9,3 millions d'unités, une chute considérable par rapport aux plus de 15 millions de véhicules vendus chaque année entre 1996 et 2007.

GM "sera une entreprise beaucoup plus petite et amincie mais l'ensemble du secteur sera nettement plus rentable une fois que toutes ces capacités de production auront été retirées", prévoit David Cole, de l'institut Center for Automotive Research du Michigan, berceau de l'automobile américaine.

Le N°1 américain sera en mesure "de revenir très rapidement à la rentabilité" une fois que les ventes de voitures redémarrent, s'il a une ligne de produits solide, ajoute-t-il.

Washington compte sur une sortie du régime des faillites d'ici 2 à 3 mois à l'instar de Chrysler, qui n'aura passé qu'un mois sous administration judiciaire. Même si General Motors est un cas beaucoup plus compliqué que Chrysler, "la partie saine de GM pourrait redémarrer très vite", espère l'expert en faillites Stephen Lubben, de l'Université Seton Hall.

Le principal risque serait un effondrement du réseau de fournisseurs, qui pourrait entraîner une paralysie de la production non seulement chez GM et ses compatriotes Ford et Chrysler, mais aussi chez les constructeurs européens et asiatiques qui ont implanté de nombreuses usines aux États-Unis.

Or, 2 gros sous-traitants, les équipementiers Visteon et Metaldyne, ont déjà déposé le bilan la semaine dernière. Des dizaines d'autres subissent le contrecoup de la chute des volumes de production et sont menacés de faillite, même si GM obtient le droit de continuer à payer ses fournisseurs pendant son dépôt de bilan. "L'administration est extrêmement préoccupée", observe M. Cole. Un effondrement de cet énorme secteur "pourrait mettre toute l'économie en dépression".

Au pays de la libre entreprise, beaucoup d'experts s'inquiètent de voir l'administration Obama s'installer aux commandes chez GM, dont l'État fédéral va détenir 60% des actions en échange d'un aide totale de plus de 50 milliards de dollars. "C'est particulièrement préoccupant quand il s'agit du lancement de nouveaux produits", explique l'analyste du secteur Rebecca Lindland, du cabinet IHS Global Insight. "Si l'on ne comprend pas ce qui pousse les gens à acheter une voiture, on risque d'être confronté à de gros problèmes".

Le président Barack Obama s'est efforcé le 1er juin d'écarter ce risque. "Notre objectif, c'est de remettre GM sur pied, de nous tenir à l'écart et de nous désengager rapidement", a-t-il dit. Mais les actions du futur GM ne seront pas en vente avant au moins 6 à 8 mois, souligne Mme Lindland, qui redoute que l'État n'impose entre temps le lancement de petites voitures peu gourmandes en carburant au moment où le prix de l'essence s'est assagi.

AFP/VNA/CVN

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