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Vue de la baie de Taiohae, le 23 février 2024, sur l'île de Nuku Hiva, dans les îles Marquises en Polynésie française. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nouvelle inscription sur la Liste du #PatrimoineMondial de l'Unesco : Te Henua Enata - Les îles Marquises, en #France", a fait savoir sur X l'Unesco, dont le Comité du patrimoine mondial se réunit actuellement à New Delhi.
"Quelle fierté pour la France ! C'est un trésor universel de biodiversité et de culture qu'il nous faut à tout prix préserver", a réagi le président français Emmanuel Macron sur X.
La directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, s'était avant cela réjouie d'une inscription qui "vient reconnaître des paysages naturels d'une incroyable beauté combinés à un formidable patrimoine archéologique et culturel", des "sites exceptionnels" qui seront ainsi mieux "protégés" et "mis en valeur".
Interrogé par l'AFP, l'ancien ministre de la Culture de la Polynésie, Heremoana Maamaatuaiahutapu, a confié n'avoir "presque pas dormi" dans la nuit de l'hémisphère Sud, alors que la décision était prise dans l'après-midi en Inde, tellement il était "content".
"Pour le dossier marquisien, on a été auditionnés quatre fois. La grande interrogation, c'était : +Comment vous allez gérer l'afflux de visiteurs. Comment ne pas dénaturer les sites ?+", a-t-il relaté, ajoutant : "Les Marquises sont chères et difficiles d'accès, ce qui va limiter la fréquentation".
"C'est en me rendant à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques (dont les épreuves de surf se déroulent en Polynésie, NDLR) que j'ai appris le classement des Marquises au patrimoine mondial. C'est donc une double joie que j'ai ressentie, pour ce classement et pour les Jeux", a déclaré Moetai Brotherson.
"Zones marines sauvages"
"On est inscrits, il faut maintenant s'occuper de la gestion de ce patrimoine, ce qui va le faire vivre", a poursuivi le président de la Polynésie française.
Les îles Marquises sont considérées par l'organisation onusienne comme un bien mixte, dont la valeur universelle réside tant dans ses richesses culturelles que naturelles.
Vaches, chevaux et forêt hygrophile de haute altitude du plateau de Toovii, le 23 février 2024, sur l'île de Nuku Hiva, dans les îles Marquises en Polynésie française. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Elles constituent "un témoignage exceptionnel de l'occupation territoriale de l'archipel des Marquises par une civilisation humaine arrivée par la mer autour de l'an 1000 de notre ère, et qui s'est développée sur ces îles isolées entre le Xe et le XIXe siècle", décrit l'Unesco sur son site internet.
"Point chaud de la biodiversité qui combine des écosystèmes marins et terrestres irremplaçables et exceptionnellement bien conservés", les Marquises sont "un important centre d'endémisme, abritant une flore rare et variée, une diversité d'espèces marines emblématiques et l'un des ensembles d'oiseaux marins les plus diversifiés du Pacifique Sud", poursuit l'organisation onusienne.
"Pratiquement exemptes d'exploitation humaine, les eaux marquisiennes comptent parmi les dernières zones marines sauvages du monde", souligne encore l'Unesco, pour qui les "crêtes acérées", "pics spectaculaires" et "falaises s'élevant abruptement au-dessus de l'océan" sont autant de paysages n'ayant "pas d'équivalent sous ces latitudes tropicales".
Principale voix dissonante sur le dossier marquisien, le président du parti indépendantiste polynésien Oscar Temaru, lundi 22 juillet, disait toutefois craindre que l'inscription au patrimoine mondial ne prive les îles Marquises de leur attache locale.
"On a l'impression qu'une fois qu'on sera sur la liste de l'Unesco, c'est nous qui allons gérer ça. C'est complément faux. Cela va faire partie du patrimoine de l'État" français, commentait-il alors.
AFP/VNA/CVN