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L'acteur Jeremy Allen White lors de la présentation de la saison 3 de la série "The Bear", à Los Angeles le 25 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Nommé dans 23 catégories, la série signe ainsi une année record lors de cet équivalent des Oscars télévisuels.
Une performance d'autant plus remarquable que sa nature même de "comédie" est largement débattue, car le feuilleton aborde des thèmes difficiles, allant de la mort à la trahison en passant par le harcèlement émotionnel.
"On trouve le rire dans le chagrin" estime Ebon Moss-Bachrach, l'acteur qui interprète le gérant du restaurant.
"Je crois que l'une des forces de la série, et l'une des raisons pour lesquelles elle a touché tant de gens, c'est que le chagrin est quelque chose qui nous traverse tous", a-t-il ajouté lors d'une récente conférence de presse.
La deuxième saison de The Bear a confirmé le succès de la série, diffusée par la chaîne FX, propriété de Disney. Le feuilleton retrace le stress généré par l'ouverture d'un nouveau restaurant gastronomique audacieux et expérimental, né des cendres d'une sandwicherie familiale bordélique.
Mais l'intrigue culinaire se nourrit d'événements tragiques : les personnages doivent affronter le suicide d'un proche, luttent contre l'alcoolisme, s'occupent de parents en fin de vie, et se déchirent parfois les uns les autres. Au milieu de tous ces drames, la série "a aussi des moments très légers, très beaux", insiste Ayo Edebiri.
"Tranches de rigolade"
Assez pour faire de The Bear une comédie ? La question est importante - et toujours débattue - à Hollywood. Car les Emmy Awards séparent leurs prix en trois grands types de catégories : les séries dramatiques, les comédies et les mini-séries - limitées à une saison.
L'inscription de The Bear dans la catégorie comédies est parfois dépeinte comme une stratégie d'évitement de la part de ses producteurs, car cela permet de ne pas affronter les poids-lourds des catégories dramatiques comme Succession, et donc de rafler plus de prix.
Mais les comédies en général ont "pris une tournure plus sérieuse", nuance Clayton Davis, chroniqueur du magazine Variety. Selon lui, l'époque des "franches tranches de rigolade", à son apogée avec le feuilleton Seinfeld dans les années 90, est désormais révolue.
Des comédies comme Barry, chronique grinçante d'un tueur sociopathe voulant devenir acteur, ou Fleabag, portrait d'une jeune femme au bord de la crise de nerfs et à la sexualité vorace, ont exploré les recoins sombres de l'âme humaine, rappelle-t-il.
Pourtant, The Bear peut aussi être vu comme une véritable comédie, maniant l'humour noir. Comme lorsqu'un personnage explique qu'il ne connaît pas très bien sa défunte mère, à cause de "toute cette histoire de mort", ou qu'un autre se fait accidentellement poignarder lors d'un jeu.
"Plus de comédies devraient embrasser le fait que l'on peut encore trouver de l'humour dans les moments de grande détresse", estime la scénariste Sarah John, dans le journal The Daily Beast.
Quatrième saison ?
Quoi qu'il en soit, ces débats n'empêchent pas The Bear de nourrir de grandes prétentions. Ses acteurs Jeremy Allen White, Ayo Edebiri et Ebon Moss-Bachrach ont tous été nominés aux Emmy Awards mercredi 17 juillet, après avoir déjà été récompensés l'an dernier.
La troisième saison de la série est également sortie mercredi en France. Et il se pourrait même qu'une autre soit déjà dans les tuyaux.
Des rumeurs assurent qu'une quatrième saison aurait été tournée en même temps que la troisième, et les acteurs n'ont pas cherché à les démentir. "Nous avons fait quelque chose comme ça", ont-ils admis.
"La pression est bien réelle", a poursuivi Jeremy Allen White, encore favori cette année pour remporter l'Emmy du meilleur acteur. "Mais après quelques semaines de retour auprès de ces gens et de notre belle équipe, (...) on s'amuse à nouveau et tout semble à nouveau possible."
AFP/VNA/CVN