Thomas Dandois et Valentine Bourrat ont été interpellés le 6 août pour infraction à la législation sur l'immigration, lors d'un reportage qu'ils réalisaient pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte.
Ils étaient entrés en Indonésie avec un visa de tourisme, alors qu'ils auraient dû être en possession d'un visa de journaliste et d'une autorisation des autorités pour pouvoir exercer leurs activités en Papouasie, une région sensible où de nombreux militaires sont déployés pour lutter contre des mouvements séparatistes.
Les deux journalistes français Valentine Bourrat et Thomas Dandois, photographiés avec un agent de l'immigration indonésienne, le 29 août 2014 à Jayapura, dans la province de Papouasie. |
Les deux journalistes français Valentine Bourrat et Thomas Dandois, photographiés avec un agent de l'immigration indonésienne, le 29 août 2014 à Jayapura, dans la province de Papouasie. |
"Il y a une forte probabilité que les deux (journalistes) vont comparaître devant un tribunal" pour avoir "abusé" de leur visa, a indiqué l'avocat des Français, Aristo Pangaribuan, dans un mail à l'AFP.
Un tel délit est sanctionné par une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison, selon la législation indonésienne.
"Les preuves sont assez solides pour les renvoyer devant un tribunal", a indiqué de son côté Ditiro Tampubolon, chef des services de l'immigration à Jayapura, capitale de la Papouasie où les deux Français se trouvent dans un centre de rétention.
"Nous poursuivons l'enquête et nous espérons transmettre le dossier au parquet dans deux semaines", a-t-il déclaré par téléphone à l'AFP, soulignant que la décision reviendrait au ministère public.
"S'il y a un procès, il se déroulera devant le tribunal pénal à Jayapura. Les juges devront décider soit de les condamner ou les expulser", a-t-il encore dit.
La rétention des deux Français a "déjà été prolongée de 40 jours", après une première période de 20 jours, a précisé M. Tampubolon.
L'ambassade de France est en contact permanent avec les autorités indonésiennes, et les deux journalistes ont reçu plusieurs visites consulaires.
Thomas Dandois avait été interpellé dans un hôtel de la ville de Wamena (Est) en compagnie de trois membres du Mouvement de la Papouasie libre (OPM), et Valentine Bourrat avait été appréhendée peu de temps après.
Les rebelles rencontrés par les journalistes venaient des montagnes du Centre de la Papouasie, dans le district de Lanny Jaya, où cinq séparatistes ont été abattus le 1er août dans un échange de coups de feu avec des militaires. Deux policiers avaient été tués quelques jours plus tôt dans une embuscade attribuée à l'OPM.
AFP/VNA/CVN