Le président Barack Obama. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le dirigeant démocrate se rend à Las Vegas (Nevada, Ouest), l'un des États où la minorité hispanique est la plus en expansion. Il y "continuera à discuter avec les Américains de la nécessité (...) de progresser vers une réforme migratoire complète", a expliqué le 28 janvier son porte-parole Jay Carney.
Le 21 janvier, lors de son discours d'investiture face à un million de personnes à Washington, M. Obama avait promis d'œuvrer à une telle réforme, une des principales promesses de ses campagnes de 2012 et 2008. "Notre voyage ne sera pas terminé tant que nous n'aurons pas trouvé une meilleure façon d'accueillir les immigrés pleins d'espoir qui voient les États-Unis comme le pays du possible; tant que de brillants jeunes étudiants et ingénieurs ne seront pas enrôlés dans nos effectifs plutôt qu'expulsés de notre pays", avait-il déclaré.
Une réforme de l'immigration, poussée par M. Obama fin 2010, avait échoué au Congrès à cause de l'opposition des républicains, qui ont depuis renforcé leur emprise sur le pouvoir législatif. Mais la situation a semblé se dégripper ces dernières semaines, nombre de conservateurs ayant commencé à tirer des leçons de la présidentielle de novembre. Les minorités y ont choisi, à une écrasante majorité, le démocrate sortant face à son adversaire Mitt Romney, avocat d'une "auto-expulsion" des clandestins.
Hostilité républicaine à toute "amnistie"
"Les données politiques ont été renversées. Pour la première fois, il est plus risqué de s'opposer à la réforme migratoire que de la soutenir", a résumé le 28 janvier le sénateur démocrate Chuck Schumer, l'un des huit élus de la chambre haute du Congrès, quatre démocrates et quatre républicains, à avoir présenté un plan de régularisation progressive et sous conditions. "Nous avons encore beaucoup de chemin à faire, mais ce projet soutenu par les deux partis représente une percée majeure", s'est félicité M. Schumer en fixant l'objectif d'une adoption "à la fin du printemps ou au début de l'été".
Concession aux républicains, ce plan prévoit au préalable une "sécurisation de nos frontières". Selon M. Schumer, la réforme migratoire prendra davantage en compte "les caractéristiques qui aideront à renforcer l'économie américaine", visera à "mettre un terme à l'emploi de clandestins" et à instaurer un système légal pour "accueillir les futurs employés" venus de l'étranger.
"C'est une première étape dans (une entreprise) qui continuera à être difficile mais possible", a ajouté pour sa part le 28 janvier le sénateur John McCain, l'un des républicains du groupe qui compte aussi le sénateur Marco Rubio. La participation de ce jeune quadragénaire, né dans une famille cubaine aux États-Unis et apprécié des conservateurs, pourrait faciliter le passage d'une réforme à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, où nombre d'élus restent hostiles à une "amnistie" bénéficiant aux clandestins.
Le plan de M. Obama diffère principalement de celui des sénateurs sur la question de la sécurité de la frontière avec le Mexique, la Maison Blanche estimant que suffisamment d'investissements ont déjà été consentis pour la rendre plus hermétique. Mais des responsables de la Maison Blanche, sous couvert d'anonymat, minimisent ces différences et estiment que ces deux plans sont compatibles. Le président "salue les efforts" des sénateurs, a expliqué le 28 janvier M. Carney.
AFP/VNA/CVN