Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, devant le parlement le 28 janvier à Tokyo. |
M. Abe a présenté aux députés et sénateurs les grandes lignes de son programme, un peu plus d'un mois après la large victoire du Parti libéral démocrate (PLD, droite) qu'il préside aux élections législatives du 16 décembre. Rasséréné par des sondages d'opinion positifs, le dirigeant conservateur a répété que sa priorité consistait à doper la troisième puissance économique mondiale engluée dans la récession et la déflation.
Le gouvernement de M. Abe a annoncé le 11 janvier un premier plan de soutien économique comprenant 10.300 milliards de yens (85 milliards d'euros) de dépenses étatiques, via une rallonge budgétaire pour l'exercice en cours. Il estime que sa politique de relance va permettre à l'archipel d'afficher une croissance de 2,5% pour l'année d'avril 2013 à mars 2014. Prêt à puiser dans les deniers publics pour donner du tonus à l'économie, l'exécutif doit présenter le 29 janvier un projet de budget fortement déficitaire pour l'exercice d'avril 2013 à mars 2014.
Toutefois, les revenus d'impôts de l'État devraient dépasser légèrement ceux tirés de l'émission de nouvelles obligations publiques, pour la première fois depuis quatre ans, d'après la presse japonaise. "Nous ne pouvons continuer à dépenser l'argent public indéfiniment. Nous allons établir une stratégie de croissance qui permettra d'augmenter l'investissement privé et la consommation", a promis M. Abe.
Il n'en reste pas moins que quelque 46% du budget seront financés par de la dette supplémentaire, alors que le Japon croule déjà sous un endettement dépassant deux fois le montant de son Produit intérieur brut (PIB).
M. Abe jouit d'un soutien populaire croissant
Outre d'importantes sommes pour doper l'économie et accélérer la reconstruction après le tsunami du 11 mars 2011, le projet de budget devrait inclure une hausse des crédits de défense pour la première fois depuis onze ans.
Cinq ans après un premier passage raté d'un an à la tête du gouvernement, M. Abe jouit d'un soutien populaire croissant en ce début de deuxième mandat, d'après un sondage du quotidien Nikkei. Selon cette enquête réalisée en fin de semaine dernière auprès de 1.433 ménages, l'action du Premier ministre est soutenue par 68% des Japonais, soit six points de plus qu'après son retour au pouvoir le mois dernier.
"La plus grave crise qu'affronte dans l'immédiat le Japon est celle de la perte de confiance en l'avenir des Japonais", a souligné M. Abe, lequel veut inverser cette tendance, citant en exemple l'état d'esprit qui, après-guerre, a permis au pays de se reconstruire.
Près de deux ans après le tsunami dans le Nord-Est et l'accident nucléaire de Fukushima, les Japonais restent pessimistes pour leur pays confronté à une économie en récession, à un environnement extérieur difficile et à un vieillissement accéléré de sa population.
AFP/VNA/CVN