"Le discours sur l'Afghanistan sera le 22 juin", a indiqué un haut responsable américain, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. Un autre responsable ne souhaitant pas non plus être identifié a confirmé cette information. Aucun autre détail n'a été divulgué dans l'immédiat.
En annonçant en décembre 2009 l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires pour lutter contre les talibans, portant le total à près de 100.000, M. Obama avait promis que dès juillet 2011, "nos soldats commenceront à revenir à la maison".
Mais la Maison Blanche est restée depuis très vague sur l'étendue et la rapidité du retrait et a insisté sur le fait qu'elles seraient fonction de "la situation sur le terrain".
Le Wall Street Journal avait affirmé le 17 juin que le Pentagone avait demandé à M. Obama de maintenir la présence des troupes envoyées en renfort jusqu'à l'automne 2012. La Maison Blanche n'a pas donné d'indice sur la teneur de la décision du président.
Le président s'est entretenu régulièrement avec son équipe de sécurité nationale, et a reçu le 15 juin à la Maison Blanche son commandant militaire sur le terrain, le général David Petraeus.
La décision de M. Obama, quelle qu'elle soit, devra tenter de résoudre une équation complexe : ne pas compromettre les progrès "fragiles et précaires" enregistrés sur le terrain, du propre aveu de l'administration, mais aussi prendre en considération l'opinion publique américaine.
M. Obama, candidat à sa réélection en novembre 2012, devrait ainsi tenter de faire passer le message que la guerre, déclenchée dans la foulée du 11 septembre 2001, ne sera pas sans fin. Le sommet de l'OTAN à Lisbonne fin 2010 a entériné le principe d'un transfert des responsabilités sécuritaires aux forces afghanes en 2014.
Les effectifs de l'armée américaine en Afghanistan ont presque triplé depuis l'arrivée de M. Obama au pouvoir, en janvier 2009. Le président a insisté sur la nécessité d'empêcher Al-Qaïda de reprendre pied dans le pays pour s'en servir de base afin d'attaquer à nouveau le territoire américain.
Mais de plus en plus de voix s'élèvent au Congrès pour demander la fin des opérations dans le pays, dont le coût est évalué à environ 10 milliards de dollars par an, en particulier depuis la mort du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden lors d'un raid américain le 2 mai au Pakistan voisin.
Comme lors de l'élaboration de sa stratégie en Afghanistan, annoncée fin 2009 après quasiment trois mois de consultations, M. Obama devra prendre en considération les relations entre Washington et Islamabad, que la Maison Blanche qualifie d'"essentielles mais compliquées" et que le raid contre Ben Laden n'a pas contribué à détendre.
AFP/VNA/CVN