Washington confirme l’existence de pourparlers avec les talibans

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a confirmé le 19 juin que Washington menait, avec d'autres pays, des discussions préliminaires avec les talibans afghans, pour favoriser le processus de réconciliation après bientôt dix ans de guerre.

«Je pense qu'il y a eu une volonté de discuter de la part d'un certain nombre de pays, y compris les États-Unis", a dit M. Gates sur la chaîne CNN. "Je dirais que ces contacts sont tout à fait préliminaires à ce stade", a ajouté le chef du Pentagone, soulignant qu'il était crucial de déterminer "qui représente vraiment les talibans", avant de s'engager dans des discussions avec quelqu'un qui prétend représenter le chef des talibans, le mollah Omar. "Nous ne voulons pas nous retrouver à discuter à un moment donné avec quelqu'un qui est en fait un indépendant", a expliqué M. Gates.

Ces déclarations interviennent au lendemain de celles du président afghan Hamid Karzaï qui a affirmé que les États-Unis avaient entamé des négociations avec les talibans. "Les forces étrangères, notamment les États-Unis, mènent eux-mêmes des négociations", a-t-il dit.

Il s'agissait de la première confirmation officielle de pourparlers directs entre Washington et les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les États-Unis.

Le département d'État américain s'est refusé samedi à commenter les propos du président Karzaï, mais a reconnu un "large éventail de contacts" pour soutenir les efforts de réconciliation. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que les déclarations du président Karzaï constituaient une "non-nouvelle". "Cela fait longtemps que l'on sait qu'il y a des discussions avec les talibans et les Américains".

Le gouvernement afghan tente de lancer un processus de réconciliation avec certains talibans pour mettre un terme à l'insurrection. Dans le cadre de ce processus, les États-Unis exigent que les talibans renoncent à la violence, rompent tout lien avec Al-Qaïda et respectent la Constitution afghane.

Récemment, M. Gates a affirmé que les 130.000 soldats étrangers en Afghanistan effectuaient des "progrès militaires substantiels sur le terrain", et il a encouragé l'OTAN à ne pas se replier trop vite.

Il a insisté le 19 juin sur le maintien de forces significatives en Afghanistan en affirmant : "quelque soit la décision qu'il (le président Obama) prendra, il restera un nombre significatif de soldats en Afghanistan". "Je sais que les Américains sont fatigués de la guerre", a-t-il toutefois reconnu.

Le président américain Barack Obama a décidé d'entamer un retrait du pays à partir de l'été, mais son ampleur n'a pas encore été annoncée.

Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé l'établissement de listes de sanctions séparées pour Al-Qaïda et les talibans, actuellement sur la même liste, dans l'espoir d'établir une distinction et favoriser la réconciliation en Afghanistan.

"Les États-Unis estiment que le nouveau régime de sanctions constituera un outil important pour promouvoir la réconciliation, tout en isolant les extrémistes", avait souligné l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice.

M. Gates doit quitter ses fonctions d'ici la fin du mois, après quatre ans et demi passés au Pentagone. Il devrait être remplacé par l'actuel directeur de la CIA, Leon Panetta.

AFP/VNA/CVN

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