Nucléaire : l'Iran prêt à négocier en Turquie avec les 5+1

L'Iran a demandé le 7 novembre que la reprise des négociations avec les grandes puissances autour du dossier nucléaire iranien, interrompues depuis un an, ait lieu en Turquie, considérée par Téhéran comme un allié dans ce dossier.

"Au cours des derniers jours, nous avons informé nos amis turcs que nous sommes d'accord pour mener les négociations en Turquie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki lors d'une conférence de presse.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, intermédiaire des grandes puissances sur le dossier nucléaire iranien, a réagi en affirmant qu'elle attendait une "proposition officielle de l'Iran" pour l'examiner avec les pays du groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne). Mme Ashton avait proposé au nom des 5+1 une rencontre à Vienne du 15 au 18 novembre.

La Turquie a donné son accord de principe pour accueillir les négociations, ont affirmé le 7 novembre des sources diplomatiques turques.

L'Iran et les 5+1 ont affirmé le mois dernier leur volonté de reprendre les discussions pour tenter de régler le conflit autour du dossier nucléaire iranien, interrompues en octobre 2009 après le rejet par l'Iran d'une offre d'échange de combustible nucléaire.

En demandant que les négociations aient plutôt lieu en Turquie, Téhéran cherche à impliquer dans les négociations un pays considéré comme allié pour contrebalancer le poids des pays occidentaux, selon les médias iraniens.

Ankara a cosigné en mai, avec le Brésil, une contre-proposition iranienne d'échange du combustible nucléaire avec les grandes puissances, prévoyant l'envoi "en dépôt" en Turquie de 1.200 kg d'uranium faiblement enrichi en attendant qu'il soit échangé contre du combustible produit par la Russie et la France pour le réacteur de recherche de Téhéran.

Cette proposition a été ignorée par les grandes puissances qui ont estimé que Téhéran cherchait à gagner du temps pour éviter de nouvelles sanctions internationales.

La Turquie et le Brésil ont ensuite voté contre une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU renforçant le 9 juin les sanctions contre l'Iran, soupçonné par la communauté internationale de chercher, malgré ses démentis, à se doter de l'arme nucléaire.

L'Iran et le groupe 5+1 doivent également se mettre d'accord sur la date et surtout le contenu des négociations. Téhéran refuse en effet que les négociations soient concentrées sur son dossier nucléaire comme l'avait demandé Mme Ashton. "J'espère que nous arriverons prochainement à un accord sur la date et le contenu des négociations", a déclaré le 7 novembre M. Mottaki, qui s'est dit par ailleurs "très optimiste" sur un démarrage rapide du dialogue.

Les grandes puissances, qui souhaitent essentiellement obtenir que Téhéran renonce à son programme d'enrichissement d'uranium, envisagent de leur côté de proposer une nouvelle offre d'échange de combustible nucléaire.

AFP/VNA/CVN

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