Nucléaire iranien : les chances d'un accord complet s'amenuisent

Les chances de parvenir lundi soir 24 novembre à un accord complet et définitif sur le programme nucléaire iranien semblent de plus en plus réduites, l'Iran et les grandes puissances reconnaissant à Vienne être loin de l'objectif final à 48 heures de la date butoir.

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Dans cette crise qui empoisonne la communauté internationale depuis plus d'une décennie, Américains, Européens et Iraniens s'accordent tous à reconnaître que des "divergences importantes" subsistent pour parvenir à une solution historique le 24 novembre au soir.
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a reconnu qu'il restait "de grosses divergences, (...) de graves divergences" avec l'Iran, tout en assurant que tout le monde "travaillait dur" pour aboutir. Et pour la première fois, un responsable du département d'Etat a admis que Washington envisageait d'autres "options" qu'un accord complet lundi soir.
"C'est l'heure de vérité", a lancé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier dans la capitale autrichienne, où il s'est entretenu séparément avec M. Kerry et avec le ministre iranien Mohammad Javad Zarif.
Une source proche de la délégation iranienne a aussi admis auprès de l'AFP que "le fossé rest(ait) encore important", réclamant "maintenant une décision politique" de tous les gouvernements impliqués.

Réunion des chefs de la diplomatie européenne, américaine, britannique et française au Palais Coburg, lors des négociations sur le nucléaire iranien, le 21 novembre à Vienne.


Aucun progrès
Mais selon une source européenne, conclure un accord complet lundi apparaît désormais "physiquement impossible", car "aucun progrès significatif" n'a été réalisé. "Même si on arrive à un accord politique, les annexes techniques ne seront pas prêtes. Or dans notre esprit, rien ne sera agréé tant que tout ne sera pas agréé y compris les annexes", a relevé ce diplomate.
Le groupe "5"1" (Chine, États-Unis, France, Russie, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran s'efforcent de sceller un accord qui mettrait fin à 12 ans de tensions.
La communauté internationale exige que l'Iran réduise ses capacités nucléaires afin d'exclure tout débouché militaire. Téhéran, qui soutient que son programme nucléaire est strictement pacifique, revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée des sanctions économiques qui l'asphyxient. Entre l'Iran et le "5"1", les points d'achoppement sont connus : rythme de levée des sanctions d'une part, capacités iraniennes à enrichir de l'uranium de l'autre.
Les tractations, qui s'emballent depuis vendredi, se font principalement entre les deux acteurs clés, John Kerry et Mohammad Javad Zarif. Les deux ministres, qui affichent une bonne entente, ont eu quatre longs face-à-face depuis jeudi soir, sous l'égide de la négociatrice européenne Catherine Ashton.
M. Kerry a aussi multiplié les appels téléphoniques à ses homologues des pays arabes, de la Turquie et au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui se méfie d'un accord international avec la République islamique.

La crise nucléaire iranienne, chronologie, carte des sites et mesures pour un premier accord.


 Accord politique ou règlement provisoire

Outre un possible accord général politique qui serait suivi de discussions sur les détails techniques, des experts envisagent aussi un simple règlement provisoire. Ce qui signifierait un nouveau report de la date limite pour négocier. Un diplomate américain a confié à l'AFP qu'il était pour l'instant "prématuré de discuter avec les Iraniens d'une prolongation" des pourparlers.
En revanche, un règlement provisoire pourrait faire le jeu de ceux qui dans les deux camps, occidental et iranien, sont opposés à une sortie de crise avec l'Iran. Des élus américains sont favorables à un nouveau train de sanctions contre Téhéran, et à partir de janvier les opposants républicains à Barack Obama contrôleront l'ensemble du Congrès, entravant la marge de manoeuvre du président démocrate.
Un échec à Vienne fragiliserait aussi le président iranien modéré Hassan Rohani, qui joue une grande partie de sa crédibilité dans le succès de cette ouverture vers les grandes puissances. Accentuant de nouveau la pression sur Téhéran, le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond avait rappelé vendredi que l'Iran aurait "énormément à gagner" à un accord.
Un tel accord redonnerait du souffle à l'économie iranienne, en particulier grâce à la levée de l'embargo occidental sur le pétrole. Il ouvrirait aussi la voie à une normalisation des relations entre l'Iran et l'Occident, voire à des coopérations sur l'Irak et la Syrie.

AFP/VNA/CVN

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