>>Au moins quatre morts après le naufrage d'un bateau de migrants à l'Ouest de la Turquie
À l'étranger, les Occidentaux, particulièrement la France, s'inquiètent de plus en plus de l'embrigadement de plusieurs de leurs ressortissants dans cette organisation jihadiste qui sévit dans les vastes régions qu'elle contrôle en Irak comme en Syrie.
Responsable de terribles atrocités et accusé par l'ONU de crimes contre l'Humanité, l'EI cherche à prendre la totalité de Ramadi (100 km à l'ouest de Bagdad), l'une des dernières zones urbaines encore partiellement sous le contrôle des forces gouvernementales dans la province d'Al-Anbar, dans l'Ouest de l'Irak, frontalière de la Syrie.
Le vice-président américain Joe Biden (gauche) et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, le 21 novembre 2014 à Istanbul. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon un responsable, l'EI a lancé "une attaque surprise depuis le Nord, l'Ouest, l'Est et le Sud", faisant notamment exploser des voitures piégées. Les jihadistes ont réussi à prendre le quartier de Madiq, mais "la police, l'armée et les forces tribales (alliées) sont parvenues à stopper l'attaque", a indiqué un autre responsable.
La quasi-totalité de la province d'Al-Anbar, qui jouxte aussi l'Arabie saoudite et la Jordanie, est contrôlée par les jihadistes et la prise de Ramadi, son chef-lieu, constituerait une importante victoire. Un membre du conseil provincial, Azzal al-Fahdawi, a appelé à un "soutien de l'armée de l'air" irakienne ou des avions de la coalition internationale menée par les États-Unis.
La coalition a mené deux raids près de Ramadi au cours des dernières 72 heures, a annoncé vendredi 21 novembre le commandement américain chargé de la région (Centcom). Après être restée impuissante pendant des mois face à l'avancée des jihadistes, l'armée irakienne, qui depuis août compte sur le soutien aérien de la coalition, a enregistré récemment quelques succès avec notamment la reconquête de Baïji, plus importante ville reprise à l'EI.
Sitôt atterri sur le sol turc, M. Biden a rejoint vendredi 21 novembre le Premier ministre Ahmet Davutoglu pour un dîner. Il devait prononcer deux discours samedi 22 novembre, avant de rencontrer le président et homme fort de Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Il doit quitter Istanbul dimanche 23 novembre. Devant la presse, MM. Biden et Davutoglu se sont efforcés d'atténuer les tensions qui perturbent depuis quelques mois les relations entre leurs deux pays à propos du dossier syrien.
La Turquie refuse catégoriquement de venir militairement en aide aux forces kurdes qui défendent depuis deux mois la ville syrienne kurde de Kobané, assiégée par l'EI tout près de la frontière turque.
Son gouvernement islamo-conservateur considère le principal parti kurde de Syrie comme un mouvement "terroriste" et redoute qu'un soutien militaire à sa milice armée ne profite aux rebelles "frères" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mènent depuis 1984 la rébellion contre Ankara.
Sous la pression des États-Unis, la Turquie a toutefois autorisé le passage vers Kobané, via son territoire, de 150 combattants peshmergas venus de la province autonome kurde d'Irak, avec laquelle il entretient de bonnes relations. Washington soutient de son côté ouvertement les Kurdes de Syrie, auxquels ils fournissent armes et munitions.
Au moins 21 soldats tués en Syrie
Poursuivant ses exactions, l'EI a exécuté vendredi 21 novembre en public deux jeunes hommes accusés d'avoir collaboré avec l'armée, dans la province de Kirkouk dans le Nord de l'Irak. Plus au Nord, à Erbil, capitale du Kurdistan, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a rencontré le président de cette région autonome Massoud Barzani, dont les forces combattent aussi l'EI, au surlendemain d'un attentat meurtrier revendiqué par les jihadistes.
En Syrie voisine, ravagée par la guerre civile, au moins 21 soldats et miliciens pro-régime ont été tués dans des combats avec les jihadistes ces 24 dernières heures près du champ gazier de Chaer dans la province de Homs (Centre).
L'EI regroupe des dizaines de milliers de combattants, dont des ressortissants de pays occidentaux, ce qui a accentué les craintes à l'étranger.
Des forces de sécurité irakiennes inspectent des carcasses de véhicules après un attentat suicide, le 17 septembre 2014 à Ramadi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis août, ce groupe a décapité cinq otages occidentaux enlevés en Syrie et distribué des vidéos de ces exécutions qui ont horrifié la communauté internationale. La dernière, dimanche 16 novembre, montre la tête tranchée d'un Américain et la décapitation simultanée de 18 hommes présentés comme des soldats syriens.
Identifier les jihadistes français
La France, premier pays à avoir rejoint la campagne aérienne américaine en Irak, a annoncé avoir identifié deux Français, Maxime Hauchard et Mickaël Dos Santos, comme faisant partie des bourreaux dans cette dernière vidéo.
Certains experts doutent néanmoins de l'identité du second, estimant qu'il s'exprime trop bien en arabe pour être d'origine portugaise. La mère de Mickaël Dos Santos a aussi affirmé qu'elle ne reconnaissait pas son fils.
Jeudi 20 novembre, une enquête a été ouverte à Paris après la diffusion d'une autre vidéo de l'EI, où trois jihadistes appellent en français leurs "frères musulmans" à les rejoindre, menacent leur pays d'origine d'attentats et brûlent leur passeport français.
Selon des militants et une ONG, le groupe ultra-radical a arrêté ou exécuté plusieurs jihadistes étrangers qui avaient rejoint ses rangs mais qui avaient ensuite voulu rentrer chez eux.
AFP/VNA/CVN