Burkina : le lieutenant-colonel Zida Premier ministre

La transition civile à peine entamée au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui avait pris le pouvoir fin octobre à la chute de Blaise Compaoré, a été nommé mercredi 19 novembre Premier ministre, signe que l'armée va conserver toute son influence dans le jeu politique.

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"J'en appelle à l'ensemble de la communauté nationale (et) internationale (...) à nous accompagner sans a priori pour gagner le challenge d'une transition apaisée", a déclaré M. Zida pour sa première allocution à ce poste.

Le président par intérim Michel Kafando (gauche) et le lieutenant-colonel Isaac Zida à Ouagadougou le 19 novembre.

Le gouvernement oeuvrera "en toute humilité" et "dans un engagement sacerdotal et patriotique" afin de "redonner confiance" au peuple par son "ardeur au travail", son "don de soi" et son absence de "calcul égoïste", a-t-il affirmé.

À peine nommé par un décret du nouveau président intérimaire Michel Kafando, investi la veille, le militaire donne donc des assurances.

Sa désignation semble en effet contraire aux voeux affichés de la communauté internationale, qui souhaitait une transition strictement civile après la chute du président Blaise Compaoré, chassé par la rue le 31 octobre après 27 ans de règne.

Isaac Zida, depuis lors au pouvoir, ne pourra, à l'instar de M. Kanfando, être candidat aux élections présidentielle et législatives de novembre 2015, qui marqueront la fin de la transition. Mais il disposera du pouvoir important de nommer les 25 membres du gouvernement, dont il communiquera la liste "au plus tard dans les 72 heures", a-t-il indiqué.

"Il va falloir voir dans quelle mesure cette nomination est de nature à changer l'orientation de la transition", a commenté Siaka Coulibaly, politologue et membre de la société civile.

La charte de transition, la constitution intérimaire, entérinée par armée et civils dimanche 16 novembre, n'a pas défini les attributions du président et du Premier ministre, a-t-il observé.

"On ne sait donc pas si le Premier ministre est un fusible, protocolaire, ou s'il aura véritablement du pouvoir", a analysé M. Coulibaly.

Pour un diplomate en poste à Ouagadougou, la réponse est évidente : "personne ne va se tromper, c'est (Zida) qui va diriger le pays". "Ce n'est pas la gueule de bois mais il y a un peu de ça", a réagi le diplomate, après l'ivresse d'une transition civile pour l'instant exemplaire.

AFP/VNA/CVN

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