Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast a déclaré le 24 novembre lors d'une conférence de presse à Téhéran que son pays n'était pas opposé à cet envoi à l'étranger d'uranium faiblement enrichi, mais qu'il exigeait une garantie à 100% pour conclure cet accord nucléaire et que l'Iran devait encore examiner plus en détail le processus.
L'Iran exige une garantie totale qu'il recevra du combustible nucléaire supérieurement enrichi pour son réacteur de recherche à Téhéran, a ajouté M. Mehmanparast.
Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire et secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Saïd Jalili a lui aussi indiqué que l'Iran avait besoin de "garanties objectives", sur l'approvisionnement de son réacteur de recherche, a rapporté l' agence officielle IRNA. "Si les garanties nécessaires ne sont pas fournies à l'Iran, ce pays aura d'autres options", a indiqué M. Jalili en marge d'un rassemblement à Téhéran, ajoutant que si certains (pays) ne fournissaient pas dans les temps le combustible nécessaire au réacteur selon la volonté iranienne, cela "s'ajoutera à la méfiance des Iraniens à leur égard". "Fournir du combustible nucléaire pour le réacteur de recherche de Téhéran n'est pas une question politique et n'a aucun lien avec les discussions de l'Iran avec les 6 grandes puissances (...) c'est seulement une question commerciale, pas même une question technique ou juridique", a-t-il estimé, cité par l'agence.
Il a par ailleurs exprimé la bonne volonté de Téhéran à poursuivre les discussions avec les 6 grandes puissances sur un ensemble de mesures proposées par l'Iran, tout en ajoutant qu'"ils (les 6 pays) ont apparemment certains désaccords entre eux et ne sont pas prêts pour l'instant (..). Dès qu'il seront prêts à poursuivre les pourparlers sur la proposition de l'Iran, nous serons très heureux de reprendre les discussions sur les préoccupations communes abordées par ces mesures".
En attendant, le directeur de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, cité par IRNA, a déclaré le 24 novembre que "la proposition iranienne concernant la nécessité de garanties objectives (de l'Occident) sur l'approvisionnement en combustible du réacteur de recherche de Téhéran implique un échange de combustible simultané en Iran".
L'Iran est potentiellement capable de produire l'uranium fortement enrichi nécessaire, mais préfère l'acheter à l'étranger, a indiqué M. Salehi, ajoutant qu'"il y a beaucoup de messages dans ce choix et nous espérons que l'autre partie (l'Occident) comprend ces messages".
Au cours d'une interview exclusive auprès d'IRNA, M. Salehi a indiqué qu'"au cas où l'Occident refuserait d'offrir cet uranium enrichi à 20%, ou en d'autres termes, s'il tente de poser des conditions, nous n'accepterons ni ces conditions imposées, ni d'être traités d'une manière inappropriée".
L'Iran a été pressé à plusieurs reprises de répondre à un projet d'accord négocié sous la médiation du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei.
Cet accord propose à l'Iran d'expédier 70% de son uranium faiblement enrichi en Russie et en France, où il sera transformé en barres de combustibles d'une pureté de 20%.
Cet accord a été accepté par un certain nombre de parties impliquées dans les négociations avec Téhéran, y compris les États-Unis, la Russie et la France, mais l'Iran demande à y apporter des amendements et à discuter davantage de ce projet.
XINHUA/VNA/CVN