Alors que des renforts de l'armée ont été déployés dans la région, la présidente Gloria Arroyo a décrété l'état d'urgence dans une partie de l'île. "Il y a urgence à empêcher que se produisent d'autres événements d'une telle violence", a déclaré Mme Arroyo dans un message télévisé, promettant que tout serait fait "pour arrêter les coupables".
L'état d'urgence concerne la province de Maguindanao, ainsi que 2 zones limitrophes, soit 1,54 million d'habitants. "Le gouvernement doit tout faire pour que les responsables de ce massacre soient jugés", a déclaré Nonoy Espina, vice-président du Syndicat national des journalistes.
Les journalistes accompagnaient l'épouse de M. Mangundadatu, qui allait déposer la candidature de son mari aux élections.
Le chef local de la police a été démis de ses fonctions et placé en détention. Des témoins ont affirmé que 2 de ses lieutenants et 2 autres policiers étaient présents lors du massacre.
Selon la police, de nombreuses victimes, qui avaient été interceptées alors qu'elles circulaient en convoi, ont été tuées par balles à l'intérieur de leur véhicule.
Après la découverte la veille de 22 cadavres, la police a mis au jour 24 nouveaux corps le 24 novembre près du village de Saniag, dans la province de Maguindanao, sur l'île de Mindanao.
Les victimes, dont au moins 14 femmes, selon la police et l'armée, avaient été enlevées lundi par des hommes armés, à la solde, selon leurs proches, du gouverneur de la province, Andal Ampatuan, chef d'un clan musulman.
Parmi les personnes tuées, apparemment sans aucun lien avec les clans rivaux, se trouvaient aussi 12 journalistes, selon la presse.
Le gouverneur, selon l'armée et des proches des victimes, aurait organisé la tuerie pour empêcher un rival, Esmael Mangundadatu, de se porter candidat au poste de gouverneur lors d'élections prévues l'an prochain.
"Les suspects sont des gardes du corps de Ampatuan, des fonctionnaires locaux de la police et des éléments incontrôlables", a déclaré le porte-parole de l'armée, le colonel Romeo Brawner.
Les corps, criblés de balles, ont été retirés de plusieurs fosses communes, a indiqué sur place le chef national de la police, Jesus Verzosa. "Ils étaient empilés les uns sur les autres, comme s'ils avaient été enterrés à la hâte", a précisé le chef régional de la police, Josefino Cataluna.
AFP/VNA/CVN