"Rien d'autre qu'une longue peine d'emprisonnement ne devrait être prononcée à son encontre", a estimé Chea Leang, co-procureur cambodgienne, selon laquelle Douch a été "l'efficacité impitoyable personnifiée" du régime de Pol Pot.
Le réquisitoire, interrompu par des problèmes techniques, devait reprendre ce matin pour quelques minutes avant que Douch, puis sa défense, ne s'expriment.
Douch, 67 ans, de son vrai nom Kaing Guek Eav, est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour avoir dirigé la prison, aussi connue sous le nom de S-21, entre 1975 et 1979. Il a admis sa responsabilité à la tête de l'usine à torture de la capitale, mais n'a cessé de minimiser son rôle politique au sein du régime. Il a aussi affirmé avoir appliqué les ordres à contre-coeur, pour éviter d'être lui-même exécuté.
Pures mensonges, selon l'accusation : "l'accusé n'était ni prisonnier, ni otage, ni victime (...). C'était un idéaliste, un véritable révolutionnaire, un croisé prêt à tout sacrifier à la cause", a estimé le procureur international par intérim, William Smith. "Il a dit lui-même qu'il était les oreilles et le nez du régime", a ajouté le procureur, suivi par une salle d'audience comble et retransmis en direct dans l'ensemble du Cambodge qui découvre enfin, depuis quelques mois, la vérité sur un passé qu'il a longtemps refusé de regarder en face.
Entre 1975 et 1979, environ 2 millions de Cambodgiens, soit un quart de la population de l'époque, sont morts sous la torture, d'épuisement ou de malnutrition.
AFP/VNA/CVN