«Dans les prochains jours, nous mènerons des discussions directes avec 14 membres du Conseil de sécurité et indirectes avec le quinzième membre (États-Unis) sur l'échange du combustible. Elles serons menées par les missions diplomatiques de l'Iran dans ces pays", a déclaré M. Mottaki lors d'une conférence de presse. "Nous conseillons aux membres du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) de prendre des décisions intelligentes", a-t-il ajouté.
Les membres du groupe des Six ont entamé des discussions dans l'objectif d'imposer de nouvelles sanctions économiques contre l'Iran.
Les pays occidentaux, États-Unis en tête, accusent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'activités civiles, ce que l'Iran ne cesse de démentir.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a proposé en octobre 2009 à Vienne que l'Iran livre 70% de son uranium faiblement enrichi (3,5%) à la Russie, laquelle serait chargée de l'enrichir à 20% avant sa transformation, en France, en combustible pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran.
Téhéran a cependant refusé les termes de cette offre, exigeant que l'échange soit simultané et qu'il se fasse sur son territoire, des conditions que les grandes puissantes ont rejeté.
Celles-ci tentent actuellement d'obtenir du Conseil de sécurité une nouvelle résolution pour renforcer les sanctions internationales contre l'Iran.
La Russie et la Chine ont finalement accepté de discuter avec les autres membres du groupe des Six des nouvelles sanctions.
Parmi les membres non permanents du Conseil de sécurité, la Turquie, le Brésil et le Liban sont réticentes à voter de telles sanctions et demandent la poursuite des discussions avec l'Iran.
Il y a quelques jours, M. Mottaki a de nouveau affirmé que l'Iran était prêt à échanger simultanément 1.000 kg d'uranium enrichi à 3,5% contre 100 kg de combustible à 20%. "Dieu a crée le mot compromis pour les relations internationales. Le principe de l'échange a été accepté (par l'Iran et les autres parties). Nous pouvons travailler sur les détails. Nous croyons qu'en 2 semaines nous pouvons rédiger un accord pour qu'il devienne opérationnel", a déclaré dimanche M. Mottaki.
Les tensions entre Washington et Téhéran ont augmenté ces derniers jours avec l'annonce d'une nouvelle doctrine nucléaire par les États-Unis, qui n'ont pas exclu une attaque atomique contre l'Iran en cas de conflit.
M. Mottaki a mis en garde contre toute attaque. "Ceux qui pensent attaquer l'Iran jouent avec le feu. Ils se rendent compte des conséquences de telles actions", a déclaré M. Mottaki. "Nous ne croyons pas à une attaque. Nous ne pensons pas qu'ils en ont la capacité sur le terrain."
AFP/VNA/CVN