Ce sommet, qui réunit le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, a été dominé par la réforme de la gouvernance mondiale et, dans des discussions informelles, par la question nucléaire iranienne.
Il a été écourté par le départ précipité du président chinois Hu Jintao pour son pays frappé par un puissant séisme. Qualifiant le tremblement de terre de mercredi d'"énorme désastre", Hu a confirmé qu'il rentrait en Chine dès la fin du sommet, coupant court à une tournée en Amérique latine qui devait le conduire, après le Brésil, au Venezuela et au Chili. Autour de leur hôte Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil), les présidents Hu Jintao et Dmitri Medvedev (Russie) ainsi que le Premier ministre indien
Manmohan Singh se sont retrouvés pour une séance plénière suivie d'un dîner au ministère des Affaires étrangères, un bâtiment futuriste dessiné il y a 50 ans par l'architecte Oscar Niemeyer. Ensemble, les BRIC représentent plus de 40% de la population mondiale et 16% du PIB de la planète et sont la locomotive de la croissance mondiale.
À l'issue de ce 2e sommet - le premier a eu lieu en juin 2009 en Russie -, Manmohan Singh a déclaré que le principal objectif du groupe était la création "d'un nouvel ordre mondial plus démocratique, juste et multipolaire".
Dans leur déclaration finale, les dirigeants du BRIC soulignent la nécessité de réformer le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, ainsi que le Conseil de sécurité de l'ONU afin que ces institutions internationales reflètent mieux le poids grandissant des pays émergents. Ils ont aussi réaffirmé "l'importance de maintenir une relative stabilité des principales monnaies de réserve" pour une croissance équilibrée à long-terme, dans ce qui apparaît comme une allusion à la sous-évaluation du yuan chinois par rapport au dollar.
Les BRIC ont appelé les gouvernements mondiaux à boycotter le protectionnisme commercial sous quelque forme que ce soit. "Nous nous engageons et appelons tous les pays à boycotter toute forme de protectionnisme commercial et à lutter contre les restrictions déguisées contre le commerce".
Ils ont également souligné la nécessité de maintenir la stabilité des monnaies de réserve mondiales. "Nous soulignons l'importance du maintien de la stabilité relative des principales monnaies de réserve et de la durabilité des politiques financières afin de parvenir à une croissance économique forte et équilibrée à long terme", ont déclaré les dirigeants.
En revanche, les dirigeants du BRIC ne soufflent mot dans leur déclaration de l'Iran, un sujet qu'ils ont largement abordé dans des rencontres bilatérales au moment où les Occidentaux accentuent leurs pressions pour renforcer les sanctions contre Téhéran qu'ils accusent de chercher à acquérir la bombe atomique sous couvert d'un programme civil.
Le président brésilien, hostile aux sanctions et qui prône le dialogue, a indiqué avoir perçu de "grandes affinités" avec les dirigeants chinois et indien sur l'inefficacité des sanctions. "Notre impression, sur laquelle tous 2 sont d'accord, est que l'efficacité des sanctions est très discutable", a souligné le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim.
Lula, qui a reçu le président iranien Mahmud Ahmadinejab en novembre 2009, doit se rendre en Iran en mai prochain.
Avant ce sommet, Lula et Manmohan Singh avaient accueilli le président sud-africain Jacob Zuma, dans le cadre d'un forum tripartite créé en 2003 et destiné à faire avancer la coopération Sud-Sud.
Le prochain sommet des BRIC aura lieu l'an prochain en Chine.
AFP-XINHUA/VNA/CVN