>>Ferry naufragé : la Corée du Sud en deuil
À l'issue d'un procès marathon de cinq mois qui aura vu défiler à la barre des rescapés aux témoignages accablants, Lee Joon-Seok, 69 ans, a été reconnu coupable de plusieurs manquements graves à ses devoirs d'officier.
Le capitaine du ferry sud-coréen Lee Jun-Seok (centre) arrive au palais de justice à Gwangju, en Corée du Sud, le 11 novembre. |
Les trois juges professionnels du tribunal de Gwangju (Sud) n'ont cependant pas suivi le réquisitoire du parquet, qui avait demandé la peine capitale pour "homicide par négligence aggravée". "Il ne nous a pas été possible de conclure que les accusés (...) savaient que les victimes allaient mourir à cause de leurs agissements, ni qu'ils avaient l'intention de les tuer", ont déclaré les magistrats. "En conséquence, les chefs de meurtre sont rejetés", ont-ils ajouté. Sur les 476 passagers du Sewol, 304 avaient trouvé la mort, dont 250 lycéens d'un même établissement.
Le capitaine du ferry avait quitté précipitamment le navire après le naufrage survenu le 16 avril au large de la pointe sud de la péninsule coréenne alors que des centaines de personnes étaient prises au piège.
Pendant les débats, le capitaine Lee, dont la fuite sur un navire des secours a été filmée, a estimé qu'il "méritait" la peine capitale mais souligné qu'il n'avait pas eu l'intention de sacrifier la vie des passagers. "J'étais trop paniqué, j'étais incapable de faire quoi que ce soit, a-t-il plaidé. Je n'ai pas pris les mesures appropriées, ce qui a conduit à la perte de nombreuses vies précieuses."
Contre trois autres gradés appartenant à l'équipage, et pour lesquels le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, le tribunal s'est également montré plus clément en prononçant des peines comprises entre 15 et 30 ans.
AFP/VNA/CVN