L'OTAN accusé d'avoir tué 32 civils et 20 policiers en Afghanistan

Une trentaine de civils et 20 policiers ont été tués ces derniers jours dans deux frappes aériennes séparées de l'OTAN en Afghanistan, ont annoncé hier les autorités des provinces méridionale du Helmand et orientale du Nouristan.

Dans le Helmand, bastion des insurgés talibans et province la plus dangereuse pour la coalition depuis le début du conflit fin 2001, des hélicoptères de l'OTAN intervenus pour défendre une position attaquée ont touché deux habitations du district de Nawzad, expliquent les services du gouverneur.

"Malheureusement, 14 civils innocents (cinq filles, sept garçons et deux femmes) ont été tués et six blessés - trois enfants, une femme et deux hommes", selon un communiqué.

Le gouverneur du Nouristan, province montagneuse du Nord-Est où la rébellion est bien implantée, a de son côté indiqué que 18 civils et 20 policiers avaient été tués dans une frappe le 25 mai, sur fond d'intenses combats ayant opposé les forces afghanes et de l'OTAN aux talibans qui menaçaient de s'emparer d'un district.

"Les policiers ont été tués par des tirs fratricides", a affirmé Jamalddin Badar, "les civils ont été tués parce qu'ils ont été confondus avec les talibans, vêtus d'habits civils et qui, à court de munitions, se sont réfugiés dans des habitations".

Dans les deux cas, la Force de l'OTAN en Afghanistan (Isaf) a indiqué être "au courant" des différentes allégations et avoir envoyé une équipe d'enquêteurs, assurant que leurs conclusions seraient rendues publiques.

Concernant le Nouristan, "les premières informations dont nous disposons ne font pas état de pertes civiles au cours de cette frappe", a expliqué un porte-parole, semblant implicitement ne pas exclure des victimes au sein de la police afghane.

À Lashkar Gah, capitale du Helmand, un chef tribal de Nawzad, se présentant sous le seul nom d'Aslam, a affirmé que douze membres de sa famille avaient été tués dans cette frappe, et dix blessés dont des enfants.

Le président Hamid Karzaï a demandé à son ministre de la Défense de faire cesser les opérations menées "unilatéralement" par les forces internationales et de transmettre aux forces afghanes le contrôle des raids nocturnes, a indiqué samedi la présidence afghane.

Un attentat suicide perpétré le 28 mai à l'intérieur d'un bâtiment officiel afghan où étaient réunis de hauts responsables afghans et de la force de l'OTAN a fait six morts dont un des patrons de la police afghane et deux militaires allemands.

Le général Mohammad Daud Daud, ancien ministre et actuel chef de la police pour le nord afghan, a été tué lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser à l'intérieur d'un bâtiment abritant les bureaux du gouverneur de la province septentrionale de Takhar, Abdul Jabar Taqwa. Ce dernier a été blessé, selon son porte-parole.

AFP/VNA/CVN

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