"Tous les services de sécurité sont mobilisés et ratissent la région, dans les vallées et le désert", a déclaré Omair Moubarak Omair, numéro trois de la province du Hadramaout où les trois humanitaires français sont portés disparus depuis samedi. Selon lui, on ne peut pour l'instant pas parler d'un enlèvement. "Pour le moment, nous considérons qu'ils sont portés disparus et n'avons aucune preuve de leur enlèvement", a-t-il dit.
Les trois Français qui font partie de l'ONG française Triangle Génération Humanitaire travaillent avec une équipe de 17 Yéménites à Seyoun (600 km à l'Est de Sanaa), chef-lieu administratif de l'immense province désertique du Hadramaout.
Selon le responsable, ils ont à plusieurs reprises "refusé catégoriquement toute protection des autorités yéménites", affirmant qu'ils n'en avaient pas besoin. "Ils nous ont même envoyé une lettre pour refuser toute escorte", a-t-il déploré.
Les trois Français -deux jeunes femmes et un homme- travaillaient depuis mars 2011 dans la ville, située à une vingtaine de kilomètres de Shibam, appelée la "Manhattan du désert" en raison de ses bâtiments traditionnels à plusieurs étages.
M. Omair a confirmé que les trois Français avaient disparu le 28 mai "entre leur bureau et leur domicile, situés dans la ville". "L'employée de maison qui ne les a pas vus revenir pour déjeuner a signalé leur disparition", a-t-il dit.
Le responsable a souligné que la province du Hadramaout n'avait pas connu de rapt d'étrangers depuis une quinzaine d'années.
Il n'a pas exclu, en réponse à une question, qu'Al-Qaïda soit liée à leur rapt s'il se confirmait.
Triangle Génération Humanitaire travaille dans la région du Hadramaout pour remettre en état la capacité de production agricole après les inondations de 2008 qui ont détruit les systèmes d'irrigations, les barrages de protection et les routes, selon un responsable de l'organisation.
Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers par des tribus, qui ont recours à cette pratique généralement pour faire pression, qu'il s'agisse de la libération d'un des leurs prisonniers ou de la construction de routes.
Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années et la majorité ont été libérés sains et saufs.
AFP/VNA/CVN