Mieux valoriser les produits agricoles

L’application de nouvelles techniques de production et de transformation post-récolte a permis d’augmenter nettement la valeur des produits agricoles. Exemple pratique du district de Vân Hô, dans la province montagneuse de Son La (Nord).

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Le village de Buot, commune de Chiêng Yên, district de Vân Hô, a été choisi pour mettre en place le projet "Améliorer la production et la transformation post-récolte des modèles traditionnels de culture du riz et du manioc dans la province de Son La pour l’adaptation au changement climatique".

Ce projet a été mené par le Centre de coopération pour le développement du Nord-Ouest (TABA), avec le soutien financier de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Un changement profond

Fin novembre, Edgar Doerig, représentant régional pour l’Asie et le Pacifique de l’OIF, a visité un séchoir solaire installé au centre du village, une partie importante du projet. Il était satisfait de voir de grands paniers plats de produits agricoles et de fruits arrangés sur les étagères. Edgar Doerig a rencontré les bénéficiaires de ce séchoir. Tous lui ont exprimé leur satisfaction devant l’efficacité de ce dispositif qui avait contribué à changer profondément la qualité de la transformation post-récolte.

Le village de Buot se situe dans une vallée, au cœur d’une forêt primaire. Entouré de hautes montagnes, il n’est accessible qu’à travers une route unique, très étroite et pentue. Les habitants, qui sont majoritairement des minorités ethniques, mènent une vie encore difficile, avec peu de terres arables, l’absence d’électricité jusqu’en juillet 2020 et sans antennes-relais de téléphonie mobile. La production agricole doit souvent faire face à la sécheresse.

Face à ces conditions difficiles, le projet a été déployé dans ce village. Déjà, 350 ménages ont été formés aux techniques de pré-transformation et de transformation du riz et du manioc, leur assurant la sécurité alimentaire et la santé nutritionnelle grâce au stockage des produits entre les sessions de cultures.

Une plus grande valeur commerciale

Ce séchoir solaire couvert, sous forme de dôme de 8 m sur 6, a été installé en novembre 2020 au centre du village de Buot pour faciliter l’accès de tous les habitants. Il peut sécher de 200 à 300 kg de produits agricoles à la fois, et jusqu’à 500 kg de riz pendant 1,5 à 2 jours, dans les conditions météorologiques normales. Avec une durée d’ensoleillement annuelle de 1.800 heures, il peut fonctionner 80% de l’année. D’une durabilité prévue de 15 ans, il peut être utilisé par tous, et n’entraîne pas de coût, ni pour son fonctionnement ni pour son entretien.

Les produits agricoles (riz, manioc, fruits et légumes) placés dans le dôme sont protégés contre les animaux, les insectes, les micro-organismes, la pluie, le vent… Grâce à un système de ventilation à énergie solaire, l’air à l’intérieur du dôme est renouvelé toutes les 13 minutes. Cela permet de réduire le temps nécessaire au séchage de 50% par rapport au séchage au soleil.

De plus, il y a moins de risque que les produits se dégradent lorsqu’ils sont trop ou pas assez séchés. Les produits séchés sont d’une meilleure qualité, conservant leur saveur, leurs couleurs naturelles et jusqu’à 80-95% de leur valeur nutritionnelle, d’où une plus grande valeur commerciale.

En outre, les bénéficiaires du projet peuvent conserver une partie de la production afin de satisfaire les besoins de leurs familles entre les saisons, ce qui permet d’assurer la sécurité alimentaire.

Depuis la mise en service du séchoir, 20 tonnes de manioc et 4 tonnes de pousses de bambou y ont été séchées. Sans maison de séchage, la qualité de ces produits agricoles serait affectée par le temps froid et peu ensoleillé de la fin de l’année, d’où leur faible prix de vente.

De nombreux avantages

"Le séchoir présente beaucoup d’avantages. Auparavant, nous devions étaler le riz sur les chemins pour le sécher, et ce de quatre à cinq jours normalement. Avec ce dispositif, deux à trois jours sont suffisants pour sécher le même volume", exprime Dang Thi Làn, une villageoise.

"Ce dispositif est bien utilisé par les paysans, leur permettant de sécher plus vite du riz, du maïs, des plantes médicinales… et de bien vendre les produits", se félicite Edgar Doerig.

Toujours dans le cadre de ce projet, le centre TABA a mené des activités pour concevoir, fabriquer des emballages et connecter des produits agricoles de Vân Hô (notamment le riz spécial Te Râu) au réseau de supermarchés et de magasins d’alimentation de Hanoï. Pour donner un seul exemple, jusqu’à fin 2020, environ 30 tonnes de riz spécial Te Râu avaient été distribuées dans les magasins Tâm Dat, Bác Tôm…

"Auparavant, les habitants locaux ne savaient pas comment échapper à la pauvreté. Grâce à la mise en œuvre des projets dédiés à l’accompagnement des femmes en situation de vulnérabilité du district de Vân Hô, financés par l’OIF, ils ont bénéficié de cours de formation sur les techniques de culture et de transformation post-récolte. Nous sommes désormais plus confiants dans la fabrication de produits de haute qualité", estime Hà Trong Hiêu, vice-président du Comité populaire de la commune de Chiêng Yên.

Texte et photos : Vân Anh - Phuong Mai/CVN

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