Les participants ont souligné les causes d'une forte baisse des superficies de la canne à sucre et de l'anacardier avant d'avancer les mesures afin de garantir la durabilité de ces cultures.
L'année dernière, le chiffre d'affaires à l'exportation de la noix de cajou vietnamienne a atteint plus d'un milliard de dollars, faisant de cette dernière l'un des quatre premiers produits agricoles d'exportation du pays. Aujourd'hui, le Vietnam est l'un des premiers exportateurs mondiaux de la noix de cajou.
Toutefois, selon un rapport de l'Institut d'aménagement et de design agricoles, les superficies comme le rendement de la culture de l'anacardier ont connu une baisse continue de 2006 à 2010, entraînant une diminution de la production, et donc un déséquilibre entre offre et demande sur le marché domestique. Les entreprises de transformation ont dès lors été contraintes d'importer la noix de cajou pour la traiter et la réexporter. Ce sont ainsi plus de 450.000 tonnes qui ont été achetées à l'étranger pour un coût total de 475 millions de dollars, ce qui représente 42% du chiffre d'affaires à l'exportation de ce produit...
Augmenter le rendement
Pour remédier à cette situation et améliorer les revenus des paysans vietnamiens, "il faut investir dans de nouvelles plantations, ainsi qu'appliquer de nouvelles techniques culturales afin d'augmenter le rendement", a insisté Hoàng Quôc Tuân, de l'Institut d'aménagement et de design agricoles. Ce qui n'empêchera pas non plus, selon lui, de développer les cultures alternées telles que cacaotier, gingembre…
Selon les objectifs de 2015 fixés pour le secteur agricole, la superficie totale de l'anacardier dans l'ensemble du pays sera de l'ordre de 355.000 à 357.000 ha, pour une production de noix de cajou transformée de 210.000 à 250.000 tonnes. La valeur des exportations de ce produit devrait atteindre 1,2-1,3 milliard de dollars. Les objectifs pour 2020 sont respectivement de 300.000-320.000 ha, 240.000-250.000 tonnes de noix de cajou et plus de 1,5 milliard de dollars d'exportations.
S'agissant de la canne à sucre, fin 2010, la superficie de cette culture a été de 266.000 ha et le rendement moyen de 59,9 tonnes par hectare, en deçà des objectifs du plan de développement de cette culture de 300.000 tonnes et 65 tonnes/ha.
D'après Hô Cao Viêt, de l'Institut des sciences et technologies agricoles du Sud, la production nationale ne répond qu'à 61% des besoins des sucreries, et la superficie de cette culture continue de diminuer.
"Dans les prochaines années, la seule solution est d'augmenter, d'une part, la superficie culturale, afin de la porter à plus de 300.000 ha et, d'autre part, le rendement moyen, qui devra être de 60 tonnes/ha au moins", a affirmé Cao Anh Duong, de l'Institut des sciences et des technologies agricoles du Sud. D'après lui, atteindre ces objectifs permettra au pays d'avoir une production de près de 18 millions de tonnes de canne à sucre qui satisferont à 95% des besoins d'une quarantaine de sucreries du pays.
Lors de ce colloque, les représentants de sucreries ont proposé au gouvernement de planifier de façon adéquate et rationnelle les zones de cultures, ainsi que d'élaborer des politiques de soutien des cultivateurs.
Truong Giang/CVN