Martine Aubry lance la campagne du PS pour la présidentielle française de 2012

Martine Aubry, entourée des ténors socialistes, a lancé le 29 août la campagne du PS pour la présidentielle française de 2012, promettant une "alternative crédible" à Nicolas Sarkozy, dont elle a dénoncé l'attitude "indigne" à propos des expulsions de Roms.

Requinqués par des sondages favorables et l'unité retrouvée affichée par ses responsables, les socialistes se sont livrés à une charge contre le président Nicolas Sarkozy au cours de leur traditionnelle université d'été, dans la ville portuaire de La Rochelle, dans l'Ouest de la France.

"Nous serons prêts pour 2012 et nous ne décevrons pas", "nous voulons incarner une alternance crédible face à Nicolas Sarkozy", a affirmé Martine Aubry devant plusieurs milliers de militants dans un discours d'une heure et demie aux allures de programme, visant à bâtir "une autre France".

Tous les ténors étaient au premier rang avec Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, François Hollande. Mme Aubry a pris soin de saluer chacun, y compris le grand absent mais champion des sondages, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

La maire de Lille (Nord) a violemment critiqué Nicolas Sarkozy, fustigeant ses "échecs" et les "turpitudes de ses amis", en référence à l'affaire Bettencourt, du nom de la milliardaire héritière des cosmétiques L'Oréal, feuilleton politico-fiscal de l'été mettant en cause le ministre du Travail, Eric Woerth.

Surtout, elle a rappelé qu'elle avait considéré cet été comme celui de la "honte", revenant sur la vive polémique liée aux expulsions de Roms en jugeant que cette "attitude" n'est "pas digne d'un président de la République", dénonçant des "évacuations brutales mais surtout (...) indignes".

Fin juillet, Nicolas Sarkozy a annoncé un durcissement de la politique sécuritaire, promettant le démantèlement des campements illégaux de Roms et la déchéance de la nationalité pour certains criminels d'origine étrangère, suscitant de nombreuses critiques sur le plan intérieur et dans la communauté internationale.

Plus de 8.300 Roms roumains et bulgares ont été expulsés depuis le 1er janvier, selon le ministre de l'Immigration, Eric Besson, qui a promis d'accélérer la cadence.

Les récents sondages ont mis du baume au coeur des socialistes, qui ont perdu 3 élections présidentielles d'affilée : Nicolas Sarkozy serait écrasé au second tour de la présidentielle par Dominique Strauss-Kahn (59% contre 41%) mais également nettement battu par Martine Aubry (53-47).

Et 55% des Français souhaitent que la gauche remporte la prochaine présidentielle. Mais ce souhait n'exclut pas un profond scepticisme : 57% pensent que la gauche ne ferait pas mieux que la droite si elle était au pouvoir.

"Nous voulons incarner demain une alternative crédible à la politique de la droite", a déclaré Mme Aubry, qui a promis un projet global pour une "autre France", présenté "au printemps 2011". Elle en a esquissé les contours, notamment sur la sécurité, autour du triptyque prévention-dissuasion-sanction.

Après le projet viendront des primaires "exemplaires" afin de déterminer le candidat socialiste à la présidentielle d'avril-mai 2012, a ajouté Mme Aubry, invitant "chacun" à respecter cette échéance.

AFP/VNA/CVN

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