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Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'événement, qui va réunir des représentants des universités européennes et des commissaires européens ainsi que des ministres de la Recherche, sera clôturé en fin de matinée par le président français et celle de la Commission européenne, dans les locaux historiques du prestigieux campus universitaire de La Sorbonne, au cœur de Paris.
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La statue du scientifique français Louis Pasteur siège dans la cour de l'université de la Sorbonne, le 10 octobre 2006 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les menaces pesant sur la liberté académique aux États-Unis sont l'occasion de "défendre nos intérêts stratégiques et porter une vision universaliste", constate un conseiller de M. Macron.
Le président avait annoncé la tenue de la conférence à la mi-avril, au moment où était lancée une plateforme Choose France for Science. Avant l'annonce d'une initiative similaire du Centre national de la recherche française (CNRS), premier organisme européen en nombre de chercheurs.
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Le président américain Donald Trump lors d'une réunion de son gouvernement à la Maison Blanche, le 30 avril à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il s'agit de montrer "dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reflux ou de menaces, que l'Europe est un continent d'attractivité", selon l'Élysée.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son administration et ont peur pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche minées, financements sabrés.
"Choisir l'Europe"
La conférence de lundi 5 mai mêlera annonces concrètes et réflexions sur l'avenir.
Pour la France, "il y a des crédits, il y a des montants" qui seront annoncés, éventuellement sous la forme d'incitations fiscales, a précisé un conseiller du président Macron.
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La plateforme Choose France for Science indique que l'État pourrait abonder jusqu'à 50% de certains projets de recherche, au mérite. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La plateforme Choose France for Science indique que l'État pourrait abonder jusqu'à 50% de certains projets de recherche, au mérite. Mais les opérateurs attendent une annonce sur l'enveloppe globale qui sera allouée.
L'initiative fait grincer les dents des syndicats français de l'enseignement supérieur et de la recherche qui la jugent "choquante, voire indécente".
Ils dénoncent le "sous-financement chronique" du secteur, des "regroupements forcés" d'établissements, mais aussi "des atteintes quasi incessantes à la liberté académique", en rappelant les polémiques sur le wokisme à l'université.
Pour le directeur de l'Inserm, Didier Samuel, "il y a eu un réinvestissement sur la recherche" ces dernières années mais "on n'a pas encore comblé le trou".
Il "faut qu'on maintienne cette dynamique" et qu'"on l'amplifie", a-t-il estimé sur franceinfo lundi matin 5 mai, jugeant essentiel de montrer que la France a des "équipements compétitifs".
Rien n'a encore filtré d'éventuelles mesures que pourrait annoncer Ursula von der Leyen, qui a fait savoir mardi que Bruxelles ferait des "propositions pour aider les scientifiques et les chercheurs à +Choisir l'Europe+".
Il s'agit de rendre plus attractifs la France et le Vieux Continent, où les rémunérations et les montants consacrés aux chercheurs et à la recherche sont très en-deçà des États-Unis.
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Des étudiants et des chercheurs rassemblés lors d'une manifestation contre les coupes budgétaires de l'administration Trump sur la recherche, la santé et l'enseignement supérieur à l'Université UCLA, à Los Angeles, le 8 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Même si le continent dispose d'atouts indéniables en la matière, que ce soit dans la qualité de ses infrastructures de recherche pour leurs travaux ou dans le cadre d'accueil pour leurs familles.
Ces annonces seront fléchées vers la recherche dans les domaines de la santé, du climat et de la biodiversité, du numérique et de l'intelligence artificielle, de l'espace ou encore de l'agriculture, selon l'Élysée.
Dépendances européennes
L'événement se tiendra dans un format "européen au sens large", selon l'Élysée, avec des Britanniques, Suisses et Norvégiens.
La matinée comprendra deux tables rondes, incluant des universitaires et industriels américains.
L'une sur le thème des libertés académiques et de la contribution de la recherche aux biens publics mondiaux. Comme notamment les bases de données, dont beaucoup sont internationales, et dont l'accès à certaines pourrait être menacé par des décisions de l'administration américaine.
La deuxième étudiera justement les moyens de lutter contre les dépendances européennes en matière de recherche.
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Le ministre français de la Recherche, Philippe Baptiste, quitte le palais de l'Elysée après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, le 28 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En effet, toujours selon cette source, le désengagement américain de nombreux partenariats "peut avoir des conséquences sur notre sécurité, notamment en matière de veille sanitaire et aussi sur des grands programmes de coopération", comme ceux liés au climat.
La journée se poursuivra avec une réunion de ministres européens de la Recherche, à l'invitation de leur homologue français Philippe Baptiste qui accueillera des présidents d'universités et grands instituts de recherche européens.
Représentée lundi 5 mai à Paris par son ambassadrice, l'Italie a fait savoir qu'elle considérait "la liberté de la recherche comme un principe incontournable et un fondement essentiel de tout progrès scientifique et culturel".
Pour autant, la réunion européenne prévue le 23 mai à Bruxelles reste "le format institutionnel le plus approprié" pour "définir ensemble - et non uniquement dans une perspective nationale - des politiques communes concrètes", a indiqué l'ambassade d'Italie en France.
AFP/VNA/CVN