Luthier pour la beauté du métier

Nguyên Van Nguyên, 41 ans, est luthier depuis maintenant 31 ans. Des débuts difficiles à la réussite qu’on lui connaît aujourd’hui,il porte à bout de bras cette magnifique profession à Hô Chi Minh-Ville.

Pour Nguyên Van Nguyên, être fabricant de guitare est une chance. Développer ce métier est devenu le but de sa vie. Son enfance, il l’a ainsi passée dans l’atelier familial.

Nguyên Van Nguyên essaie toujours d’aiguiller au mieux ses clients dans leurs choix. Photo : CTV/CVN 

«Chaque guitare a sa propre forme et son propre son. Le son de l’instrument dépend des mains et du cœur de l’artisan», confie M. Nguyên. Selon ce dernier, pour exercer ce métier, il faut avant tout être guidé par la passion et le dévouement. La fabrication de la guitare demande précision et technique. Ainsi, «les artisans acquièrent eux-mêmes des techniques de travail au fil du temps, surtout qu’ils ne bénéficient pas de l’aide de machines».

Amoureux des belles courbes

Pour le quadragénaire, le son qui sort de la guitare repose sur la qualité, l’essence et l’âge du bois. «Plus le bois est vieux, meilleure est la qualité de l’instrument», affirme-t-il. Fabriquer une guitare se fait à travers 40 étapes, la plus importante étant la fabrication de la caisse. 

 

Nguyên Van Nguyên est le 4e d’une famille de sept enfants. Son père, Nguyên Van Trân, est né en 1947. Ce dernier était un artisan très connu de Saigon (Hô Chi Minh-Ville actuellement) dans les années 1960. Originaire de la province de Bên Tre (Sud), à 13 ans, il déménage à Hô Chi Minh-Ville pour apprendre le métier de luthier. Une fois les différentes techniques bien maîtrisées, il ouvre un atelier dans le 4e arrondissement de la ville. C’est ainsi que la marque Ba Don voit le jour.

«La période 1984-1990 a été très difficile pour la marque Ba Don. À l’époque, la population luttait pour gagner sa vie. Mon père, mes deux frères et moi, travaillions alors dans une coopérative étatique spécialisée dans la fabrication de guitares. Il nous a toujours encouragés à garder le métier au sein de la famille. Une fois la coopérative fermée, mon père a rouvert les portes de son atelier», confie M. Nguyên.

De père en fils

À dix ans, Nguyên apprend ce métier rigoureux auprès de son père. Pour l’heure, Ba Don est géré par les sept enfants de M. Trân et figure parmi les plus grands ateliers de Hô Chi Minh-Ville. Chaque mois, 6.000 à 7.000 guitares Ba Don sont fabriquées par une centaine de luthiers présents sur l’ensemble du territoire, rémunérés de 5 à 10 millions de dôngs en fonction de leur savoir-faire. «Actuellement, beaucoup de nos instruments sont sur le marché. Nous livrons notamment beaucoup les petites boutiques», précise M. Nguyên. 

Dans l’atelier Ba Don. Photo : LD/CVN 

Chez Ba Don, le fils aîné de M. Trân est en charge du domaine technique. Les 2e et 3e enfants (des femmes) gèrent le personnel et la comptabilité. Les 5e, 6e et 7e (des hommes) enfants contrôlent la qualité des produits. M. Nguyên, pour sa part, est en charge des finitions et de l’accordage. «À l’heure actuelle, peu de personnes se lancent dans ce métier à Hô Chi Minh-Ville. Cela m’attriste énormément. Dans 20 ans, nous serons trop âgés pour travailler. Nous espérons tous les sept ans que quelqu’un reprendra l’affaire», confie le luthier. 

 Quê Anh/CVN

 

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