L'Union européenne met Israël sous pression

L'Union européenne a demandé le 13 mars à Israël de cesser de contrarier les efforts de reprise des négociations de paix avec les Palestiniens, à la veille de la première visite dans la région de sa chef de la diplomatie, la Britannique Catherine Ashton.

Emboîtant le pas aux États-Unis qui ont dénoncé en des termes inhabituellement durs les nouveaux projets de construction de logements juifs à Jérusalem-Est, Mme Ashton s'est dite "très préoccupée" par cette initiative intervenue au moment-même où le vice-président américain, Joe Biden, se trouvait en Israël. "Je suis préoccupée par le fait qu'Israël ait annoncé cela juste au moment où les pourparlers indirects allaient commencer" avec les Palestiniens, a-t-elle dit dans une interview accordée à quelques journalistes, en marge d'une réunion avec plusieurs ministres européens des Affaires étrangères à Saariselkä, dans le Nord de la Finlande.

Mme Ashton a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à "faire preuve de leadership" en jouant sincèrement le jeu de la paix. "Nous avons besoin d'un accord négocié de paix, il doit arriver rapidement et maintenant", a-t-elle ajouté.

M. Netanyahu a, à cet égard, contacté le 13 mars la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, les assurant qu'il n'y pas d'"accélération de la colonisation" à Jérusalem-Est, selon une source gouvernementale. Il a déploré auprès de ses interlocuteurs que ce feu vert ait été donné en pleine visite de M. Joe Biden, affirmant que son gouvernement avait "pris des mesures adéquates pour qu'un incident aussi regrettable ne se reproduise pas", a poursuivi cette source.

La présidence espagnole de l'UE s'est, quant à elle, inquiétée d'un échec définitif des chances de paix si rien ne bouge. "Jusqu'à présent, il n'est pas trop tard, mais si nous attendons encore plus de 2 ans il sera trop tard car il n'y aura plus d'objet à négocier, plus de territoire", du fait de la progression des colonies juives à Jérusalem et en Cisjordanie, a mis en garde le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.

Mme Ashton se rend à partir d'hier et jusqu'au 18 mars en Égypte, en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Israël, où elle est attendue le 17 mars, et dans les Territoires palestiniens. Elle arrivera au beau milieu d'une énième phase de blocage des négociations entre Israël et les Palestiniens, provoquée par l'annonce de constructions juives à Jérusalem-Est, dont l'annexion par Israël n'est pas reconnue par la communauté internationale.

Mme Ashton doit aussi se rendre à Gaza, où Israël lui a promis un accès, afin de se faire une idée de l'utilisation de l'aide humanitaire européenne et de la situation de la population.

L'UE est le principal bailleur de fonds des Palestiniens et espère peser davantage à l'avenir sur le plan politique, aux côtés des États-Unis.

AFP/VNA/CVN

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