Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch doté d'une majorité

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a franchi le 11 mars une étape majeure en réussissant à former une coalition parlementaire à ses ordres, laquelle a nommé un ex-ministre Mykola Azarov, à la tête du cabinet.

Dans un pays habitué aux crises politiques prolongées, le processus s'est déroulé remarquablement vite, en à peine une demi-journée. Cela a été rendu possible par l'adoption d'une loi qui simplifie considérablement la procédure de formation d'une coalition parlementaire. Elle autorise les députés à adhérer à une alliance parlementaire à titre individuel, ce qui a permis à nombre de députés de se désolidariser de la ligne de leur parti pour s'allier à celui de M. Ianoukovitch, le Parti des régions.

La loi est parue le 11 mars au Journal officiel. Quelques heures plus tard, la coalition voyait le jour. "J'annonce la création de la coalition +Stabilité et réformes+", a annoncé le 11 mars le président du parlement, Volodymyr Litvine.

La nouvelle alliance comprend 235 députés issus du Parti des régions de M. Ianoukovitch, les communistes et le bloc de M. Litvine, ainsi que des parlementaires adhérant à titre individuel, a-t-il précisé.

À peine réunie, la coalition Stabilité et réformes a proposé de nommer au poste de Premier ministre Mykola Azarov, un ex-ministre des Finances, Viktor Ianoukovitch. Au total, 242 députés ont voté en faveur de la nomination de M. Azarov alors qu'un minimum de 226 était requis.

Après, le parlement ukrainien a mis fin au gouvernement sortant dirigé par Ioulia Timochenko. Cette décision a obtenu le soutien de 238 des 450 députés.

M. Azarov, âgé de 62 ans, est un fidèle de longue date de M. Ianoukovitch. Ancien chef des services fiscaux et ancien ministre des Finances, il succède ainsi à Ioulia Timochenko, perdante de l'élection présidentielle dont le cabinet a été renvoyé la semaine dernière par le parlement.

L'intéressé, dans un discours devant les députés peu avant le vote, a reconnu que sa tâche ne serait pas facile. "Le pays est pillé, les caisses publiques sont vides, la récession économique se poursuit", a-t-il déploré.

Quant à Mme Timochenko, qui se refuse catégoriquement à reconnaître sa défaite bien que les élections aient été jugées libres et équitables, elle a d'ores et déjà annoncé son passage dans l'opposition. Toujours à la tête du deuxième plus grand groupe au parlement, elle devait détailler ses projets d'avenir lors d'un point presse dans l'après-midi.

AFP/VNA/CVN

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