Le vice-président américain Joe Biden affirme son soutien à un État palestinien

Le vice-président américain Joe Biden a réaffirmé le 10 mars le soutien des États-Unis à un État palestinien "viable" et critiqué à nouveau la politique de colonisation d'Israël lors d'une déclaration au côté du président Mahmoud Abbas, à Ramallah.

"Tout le monde doit savoir qu'il n'y a pas d'alternative à la solution à 2 États (israélien et palestinien)", a plaidé M. Biden au cours d'une visite dans les territoires palestiniens, en promettant à ses hôtes que "les États-Unis soutiendront ceux qui prennent les risques que requiert la paix".

Comme la veille, le dirigeant américain a accusé le gouvernement israélien de "saper la confiance nécessaire à des négociations fructueuses" avec les Palestiniens, après l'annonce d'un feu vert d'Israël à la construction de logements dans un quartier de colonisation. "Il revient à toutes les parties de développer un climat de soutien aux négociations et de ne pas les compliquer", a exhorté M. Biden, alors que les États-Unis s'efforcent de relancer le processus de paix bloqué depuis fin 2008.

Il les a mis en garde contre "tout communiqué ou geste qui attiserait les tensions ou préjugerait du résultat des négociations".

Le gouvernement Netanyahu a déclenché une sérieuse crise diplomatique avec l'administration Obama en donnant son feu vert à la construction de 1.600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, un quartier habité par des juifs ultra-orthodoxes dans un secteur arabe de Jérusalem annexé par Israël. La communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion.

À l'issue de ses entretiens, M. Biden a salué "le courage et la conviction" du président Abbas et de son Premier ministre Salam Fayyad.

De son côté, M. Abbas a accusé Israël de "détruire la confiance" et de porter "un coup sévère" aux tentatives de reprise de dialogue entre les 2 camps. Il s'est également prononcé en faveur d'un règlement fondé sur 2 États : "Un État d'Israël vivant en sécurité et en paix aux cotés d'un État palestinien sur la base des frontières du 6 juin (1967) avec Jérusalem-Est pour capitale".

Les Palestiniens demandent que leur futur État soit basé sur les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme capitale Jérusalem-Est, à majorité arabe.

Après des mois d'efforts diplomatiques, les États-Unis sont parvenus à obtenir l'accord des 2 parties pour lancer des discussions indirectes, dites "négociations de proximité", afin de ranimer le processus de paix moribond.

Les Palestiniens, qui ont accepté sans enthousiasme, continuent de réclamer un gel total de la colonisation juive avant de revenir à des négociations directes.

Mais M. Netanyahu refuse toute condition préalable et n'a offert qu'un moratoire limité et temporaire (10 mois) sur la colonisation en Cisjordanie, à l'exclusion du secteur oriental de Jérusalem.

L'annonce du nouveau projet de colonisation à Jérusalem a provoqué un tollé international, de l'ONU à l'UE en passant par les États arabes.

La Ligue arabe a annoncé dans la nuit du 10 au 11 mars qu'il n'y aura pas de négociations directes ou indirectes entre Israël et les Palestiniens "sans un arrêt des mesures israéliennes prise" en vue de la construction de 1.600 logements à Jérusalem-Est.

AFP/VNA/CVN

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