Entamant son discours sur l'état de l'Union par une analyse sans concession des réalités économiques, M. Obama a souligné que de nombreux Américains se souvenaient de l'époque, avant la mondialisation, où il suffisait de travailler dur pour obtenir un salaire et des avantages sociaux décents.
Mais "le monde a changé et, pour beaucoup, le changement a été douloureux", a indiqué M. Obama lors de son discours devant le Congrès, point d'orgue de l'année politique américaine.
"Les règles ont changé. En une génération, des révolutions technologiques ont transformé la façon dont nous vivons, travaillons et commerçons", a encore remarqué le président.
Face à la montée de nouvelles puissances industrielles comme l'Inde et la Chine, M. Obama a appelé ses compatriotes à ne pas se décourager, soulignant que les États-Unis possédaient toujours l'économie la plus prospère du monde.
"Oui, le monde a changé. La lutte pour les emplois est réelle. Mais cela ne doit pas nous décourager. Cela doit nous galvaniser", a déclaré le président, en appelant ses adversaires républicains à soutenir les investissements pour "innover, éduquer et construire mieux que le reste du monde".
Il a souhaité que ses adversaires, désormais majoritaires à la Chambre et toujours dotés d'une solide minorité de blocage au Sénat, assument la "responsabilité partagée" de gouverner. "De nouvelles lois ne seront adoptées qu'avec le soutien de démocrates et de républicains. Nous progresserons ensemble, ou pas du tout", a-t-il prévenu.
Au moment où les républicains se sont dits décidés à réduire drastiquement les dépenses de l'État fédéral, M. Obama a aussi cherché à les apaiser en proposant un gel d'une partie des dépenses budgétaires pendant cinq ans, deux ans de plus que précédemment annoncé.
Mais l'opposition a semblé camper sur ses positions, le président de la commission du Budget à la Chambre, le républicain Paul Ryan, accusant M. Obama d'avoir engagé les États-Unis, qui ploient sous le poids d'une dette record de 14.000 milliards de dollars, dans une spirale ruineuse.
"Notre pays approche du bord du précipice. Nous sommes arrivés à un moment où si la croissance du gouvernement n'est pas maîtrisée, le meilleur siècle des États-Unis aura été le dernier", a-t-il accusé dans la réponse républicaine officielle au discours présidentiel.
L'intervention de M. Obama, qui vient d'entamer la seconde partie de son mandat et prépare déjà sa campagne de réélection en 2012, s'inscrit dans le contexte d'une reprise économique encore timide. Le chômage de 9,4% constitue un point noir du bilan de l'administration démocrate.
M. Obama a rapidement évoqué les sujets de politique étrangère en manifestant la solidarité de son pays avec les Tunisiens, et en appelant la République populaire démocratique de Corée à la dénucléarisation et l'Iran à abandonner son programme nucléaire. Mais il a passé sous silence le processus de paix israélo-palestinien, où les États-Unis ont subi de récents revers.
AFP/VNA/CVN