"Je veux être très clair. Si cela était nécessaire, les États de la zone euro rempliraient leurs engagements. Il ne peut y avoir aucun doute à cet égard", a assuré M. Sarkozy à l'issue de son entretien d'une heure avec le Premier ministre grec, Papandréou.
"Le gouvernement grec a donc pris les mesures qu'on attendait de lui. Les États de la zone euro doivent désormais être prêts à prendre les leurs (...) La France fera donc le nécessaire", a insisté M. Sarkozy, estimant qu'"aujourd'hui, la Grèce n'a pas besoin d'un financement".
Le président français, qui s'était entretenu pendant 45 minutes avec la chancelière allemande Angela Merkel avant de recevoir M. Papandréou, a assuré que les pays de la zone euro travaillaient "sur un certain nombre de mesures précises" de soutien, mais s'est refusé à les préciser.
"Il existe des moyens concrets, précis, sur lesquels nous n'avons pas à communiquer ce soir mais qui permettront de démontrer, le moment venu, que la Grèce n'est pas simplement soutenue politiquement, elle est soutenue dans tous les aspects de ses demandes éventuelles", a-t-il précisé. "Si la Grèce a besoin de nous, nous serons là", a-t-il résumé à l'adresse des spéculateurs tentés de jouer sur le maillon le plus faible de la zone euro.
Pour sa part, M. Papandréou a souhaité que son pays puisse emprunter à des taux qui ne soient pas prohibitifs.
"Notre pays a pris des mesures plus importantes et supplémentaires par rapport à ce que les spécialistes (...) avaient préconisé (...) nous voulons donc pouvoir emprunter comme tout autre pays de la zone euro avec un taux qui est similaire, peut-être pas identique, mais comparable", a dit le chef du gouvernement grec.
"Des solutions existent pour éventuellement faire face à un problème si notre pays avait besoin d'emprunter", a également indiqué M. Papandréou, évoquant à son tour une "initiative contre la spéculation".
Fort des assurances données par M. Sarkozy, M. Papandréou est revenu sur sa menace de faire appel au Fonds monétaire international (FMI), ce qui aurait été considéré comme un cuisant échec pour la zone euro. "Nous voulons une solution européenne, nous ne voulons pas choisir le FMI", a-t-il déclaré.
"La solution européenne jusqu'à hier ou avant-hier restait très théorique. Après les différentes rencontres que j'ai eues cette semaine (...) j'ai entendu que la volonté politique existait, et pas seulement de la part du président Sarkozy", a-t-il poursuivi, laissant entendre que l'Allemagne était sur la même longueur d'ondes.
Le plan de rigueur adopté vendredi par le parlement grec en procédure d'urgence, et qui est contesté par d'importants mouvements sociaux, prévoit de nouvelles mesures d'économie draconiennes (4,8 milliards d'euros) en vue de réduire le déficit public par rapport au Produit intérieur brut de 4 points (12,7% actuellement) ainsi que la colossale dette publique (113% du PIB).
Après Paris, M. Papandréou sera mardi à Washington pour obtenir le soutien du président américain, Barack Obama.
AFP/VNA/CVN