"La Journée mondiale des océans est l'occasion de réfléchir à l'importance que revêtent les océans pour le développement durable de l'humanité, mais aussi de prendre conscience d'une série de grands problèmes qui vont de l'épuisement des pêches aux incidences des changements climatiques et à la détérioration du milieu marin en passant par les conditions d'emploi des gens de mer et l'immigration par voie maritime, question de plus en plus importante", déclare Ban Ki-moon dans un message.
Le chef de l'ONU appelle à porter une attention particulière, dans le cadre des préparatifs de la Conférence Rio+20 sur le développement durable l'an prochain, "aux services écosystémiques rendus par les océans et au rôle déterminant qu'ils jouent dans l'économie mondiale". "C'est pourquoi le thème retenu cette année est +Grâce aux océans, un avenir plus vert+", ajoute-t-il.
Le secrétaire général encourage vivement les gouvernements et tous les groupes de la société à "accepter la responsabilité collective et individuelle de protéger le milieu marin et de gérer les ressources qui en sont issues de façon écologiquement rationnelle".
De son côté, la directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, note que "l'étude des océans a longtemps été motivée par la nécessité de rendre leurs ressources accessibles pour pouvoir les exploiter". "Cela doit changer. Aujourd'hui, le grand défi consiste à utiliser les sciences océaniques pour comprendre et protéger les océans, afin de mieux gérer leurs écosystèmes et leur biodiversité dans l'intérêt des générations actuelles et futures", déclare-t-elle.
Le concept de la Journée mondiale des océans a d'abord été proposé en 1992 au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro comme un moyen de sensibiliser sur le rôle crucial que les océans ont dans la vie de chacun et comment on peut les protéger.
Le Programme des Nations unies pour l'environnement a lancé le 8 juin un guide expliquant comment les décideurs locaux et internationaux peuvent adopter une approche permettant de mieux gérer les écosystèmes marins dans la perspective du développement durable.
Selon le PNUE, "des partenariats plus étroits entre les différents usagers de la mer - comme les communautés de pêche, l'industrie du tourisme et les écologistes - peuvent aider les communautés côtières à mieux se préparer aux catastrophes naturelles et aux impacts du réchauffement climatique, à l'acidification des océans et aux variations du niveau des mers". L'objectif du "Guide d'introduction : prendre des mesures menant à une gestion axée sur l'écosystème marin et côtier" est d'expliquer dans un langage simple et accessible "comment le partage des connaissances et des meilleures pratiques dans différents secteurs peut rendre la gestion des mers plus efficace".
"Transformer la gestion marine et côtière par voie sectorielle en une approche combinée qui allie des intérêts apparemment contradictoires est l'élément central pour répondre à des décennies de surpêche, de pollution et de non planification du développement urbain", a déclaré le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.
Le Guide du PNUE donne l'exemple de la Californie où, au cours de la dernière décennie, l'État américain a rapidement étendu son réseau d'aires marines protégées, grâce à un vaste exercice de planification de l'espace marin. Il s'agit d'un exemple de collaboration entre des organisations non gouvernementales, des organismes publics et d'autres intervenants qui ont élaboré un atlas listant toute la gamme des utilisations économiques et récréatives des eaux de l'État. D'autres États américains ont d'ailleurs commencé à développer leur propre atlas en utilisant la même approche, note le PNUE.
XINHUA/VNA/CVN