"Sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), nous allons cette année transférer nos activités d'enrichissement d'uranium à 20% du site de Natanz à celui de Fordoo et multiplier par trois notre capacité de production", a déclaré Fereydoun Abbassi Davani, chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).
"Lorsque nous aurons multiplié notre capacité de production par trois à Fordoo, nous arrêterons alors l'enrichissement à 20% à Natanz", a ajouté le chef du programme nucléaire iranien, cité par le site de la télévision d'État. Cette annonce a été qualifiée de "provocation" aussi bien par les États-Unis que par la France, deux pays qui soupçonnent avec d'autres membres de la communauté internationale l'Iran de chercher à se doter des moyens de construire une arme atomique malgré ses dénégations répétées.
"Nous sommes inquiets des intentions annoncées par l'Iran de continuer à renforcer son programme d'enrichissement", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. "De tels actes de provocation ne contribuent pas à créer des conditions de confiance", a-t-il ajouté, demandant à l'Iran de "réexaminer sa décision".
La révélation en 2009 de l'existence du site de Fordoo, au sud de Téhéran, a déclenché une grave crise avec la communauté internationale, conduisant au renforcement des sanctions contre l'Iran.
Téhéran a produit de l'uranium enrichi à 3,5% au site de Natanz (Centre) et a commencé à enrichir à 20% en février 2010 sur le même site.
L'enrichissement à 20% a commencé après l'échec des négociations entre l'Iran et le groupe des 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) sur la fourniture de combustible pour le réacteur nucléaire de recherche médicale de Téhéran.
Selon Abbassi Davani, l'Iran va produire en septembre ses premières plaques de combustible pour ce réacteur de 5 MW construit par les Américains avant la révolution de 1979 et destiné à produire des radio-isotopes.
L'enrichissement est au cœur d'un conflit entre Téhéran et une partie de la communauté internationale. Enrichi jusqu'à 20%, l'uranium peut servir à produire du combustible pour des installations civiles, mais s'il est poussé à 90%, il peut être utilisé à des fins militaires.
L'Iran est prêt à reprendre les négociations nucléaires avec les puissances du groupe 5+1 tout en poursuivant ses activités sans relâche, notamment l'enrichissement d'uranium, a déclaré le 7 juin le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, dans une conférence de presse. Il a dit que les activités nucléaires "avancent rapidement, les centrifugeuses tournent, nous produisons de l'uranium enrichi à 20%", a-t-il poursuivi.
AFP/VNA/CVN