Téhéran pourrait lancer dès mars la construction de 2 nouveaux sites d'enrichissement d'uranium dotés d'équipements plus performants que l'usine de Natanz (Centre), la seule dont dispose actuellement l'Iran pour produire du combustible nucléaire, a annoncé le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi.
Cette déclaration concrétise la décision annoncée le 30 novembre par le président Mahmoud Ahmadinejad de construire 10 nouvelles usines d'enrichissement d'uranium, en réponse à une résolution de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) condamnant l'Iran pour sa politique nucléaire.
La volonté iranienne de développer ses capacités d'enrichissement d'uranium est au centre d'un conflit avec les grandes puissances qui redoutent que l'Iran, malgré ses dénégations, ne cherche à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme civil.
Téhéran a été condamné par l'AIEA notamment pour avoir dissimulé la construction en cours d'un deuxième site d'enrichissement à Fordo, à une centaine de kilomètres au sud de Téhéran.
Les 2 nouveaux sites dont Téhéran prévoit la construction prochaine "auront chacun la même capacité (de production) que celui de Natanz", a indiqué M. Salehi. Ils devraient être dotés de centrifugeuses de nouvelle génération, capables d'enrichir l'uranium plus rapidement, que l'Iran est en train de mettre au point, a-t-il précisé.
L'Iran veut "arriver au stade où il sera capable de fabriquer entre 250 et 300 tonnes de combustible par an" pour ses futures centrales nucléaires, a ajouté le chef du programme nucléaire iranien.
Téhéran a déjà fabriqué à Natanz 2.056 kilos d'uranium enrichi à 3,5%, selon l'AIEA.
L'Iran a également commencé le 9 février à y produire de l'uranium enrichi à 20%, en dépit des protestations et des menaces de sanctions d'une partie de la communauté internationale.
M. Salehi a précisé que "les nouveaux sites seront construits au coeur des montagnes" pour "être protégés contre toute attaque" aérienne.
Israël n'a jamais exclu une frappe militaire contre les sites nucléaires iraniens. La question continue toutefois de diviser les grandes puissances. Les Américains ont présenté l'annonce du 22 février comme une "preuve" supplémentaire du refus de coopérer de Téhéran.
Mais la Chine prône toujours le dialogue. Quant aux pays de l'Union européenne, ils ont affiché des divergences persistantes : le Luxembourg ou la Suède se sont montrés réservés le 22 février sur des sanctions fortes prônées par la France ou la Grande-Bretagne lors d'une réunion à Bruxelles des chefs de la diplomatie européens.
AFP/VNA/CVN