Afghanistan : combats acharnés à Marjah où la police se déploie

Les talibans opposaient le 20 février selon l'OTAN une résistance acharnée aux forces afghanes et internationales à Marjah, une région rebelle du Sud afghan, où la police a commencé à se déployer dans le sillage de l'offensive militaire.

Des combats "difficiles" se déroulent dans le Nord-Est et l'Ouest de Marjah, a indiqué le commandement de l'OTAN à Kaboul, ajoutant que "l'activité des insurgés ne se limitait pas à ces zones".

"Nous parlons de Marjah depuis des mois et nous avons toujours dit que ce serait un combat acharné", a abondé le capitaine Abraham Sipe, porte-parole des marines déployés dans la province du Helmand.

"Il y a des poches de résistance dans la ville où ils (les talibans) opposent une forte résistance", a expliqué le porte-parole, en prévoyant "une importante menace de mines artisanales" sur place.

Quatre cents policiers afghans ont été déployés samedi dans le centre de Marjah, première étape pour l'établissement d'une présence gouvernementale dans cette zone contrôlée depuis 2 ans par les talibans, a indiqué le général Mohaidin Ghori, commandant des forces afghanes dans l'opération.

Ces policiers, spécialement entraînés pour cette mission, seront basés dans le centre de la ville. Des bulldozers et des véhicules anti-mines sont déjà à Marjah, de même que des camions amenant du matériel de construction pour, selon des responsables militaires sur place, entamer la construction d'une nouvelle base militaire dans la localité.

Sur place, le prix des denrées monte en flèche et l'accès aux soins est pratiquement impossible pour les civils pris entre talibans et forces afghanes et internationales, selon des organisations de défense des droits de l'homme.

L'OTAN évoque de son côté des "problèmes locaux", comme "l'accès aux magasins et la liberté de mouvement" des habitants de Marjah.

L'un d'eux, Abdul Ghias, a déclaré par téléphone qu'il lui était impossible de se déplacer dans la ville à cause des nombreuses mines artisanales posées par les insurgés. "La plupart des habitants ne peuvent se procurer ni nourriture ni médicaments, ni travailler dans leurs fermes", a-t-il souligné.

Vendredi, un 12e soldat de l'OTAN est mort dans le cadre de l'offensive sur Marjah (opération Mushtarak), qui est entré le 20 février dans sa deuxième semaine.

Sept soldats des forces internationales ont péri sur les seules journées de jeudi et vendredi derniers, au combat avec les insurgés ou victimes de leurs bombes.

Selon le porte-parole du gouvernorat du Helmand, Daoud Ahmadi, un seul soldat afghan est mort depuis le début de l'opération, ainsi que 45 talibans. Quinze civils ont également été tués, selon M. Ahmadi. L'OTAN a reconnu avoir tué le 19 février par erreur un civil pensant qu'il courrait vers des soldats de l'OTAN avec une bombe dans le district de Nad Ali, au Nord de Marjah.

Par ailleurs, 6 policiers afghans ont été tués et 2 blessés dans une embuscade des talibans alors qu'ils s'apprêtaient à participer à une opération d'éradication de champs de pavots près de Lashkar Gah, la capitale du Helmand, selon le colonel Kamal Uddin Khan, le numéro deux de la police de la province.

Le président afghan Hamid Karzaï a appelé le 20 février les troupes de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) conduites par l'OTAN à éviter de faire des victimes civiles dans la lutte contre les talibans.

"Quoique les troupes de l'OTAN et de la coalition aient suffisamment fait pour réduire les pertes civiles, notre objectif est de parvenir à une situation où elles n'existeront plus," a indiqué le président dans son allocution lors d'une session conjointe du parlement après les vacances d'hiver.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

(22/02/2010)

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