Alors que 2011 marquera le 20e anniversaire de la conférence de paix de Madrid, "il n'y plus de temps à perdre", "l'Europe doit ouvrir la voie" et "prendre maintenant ses responsabilités" aux côtés des efforts américains, insistent-ils dans un tribune publiée par le quotidien français Le Monde. "Nous devons proposer, au-delà des +discussions de proximité+ (Ndlr : proposées par les États-Unis) aujourd'hui nécessaires mais insuffisantes, un calendrier de négociations limité, sur l'ensemble des questions du statut final (sécurité, frontières, eau, réfugiés, Jérusalem) et un mécanisme d'encadrement sérieux, qui tirerait les leçons des erreurs du passé", écrivent-ils.
L'UE "pourrait aussi accueillir une conférence au sommet pour la paix permettant de conforter et d'encadrer cette dynamique, et d'encourager la reprise des contacts pour une paix définitive entre la Syrie et le Liban et Israël", suggèrent-ils.
"À l'issue, l'Europe, comme elle s'y est déjà engagée, reconnaîtrait collectivement l'État palestinien", ajoutent les 2 ministres. Selon eux, l'Europe doit dès aujourd'hui "avancer en proposant des garanties, politiques, sécuritaires, financières, pour aider Israéliens et Palestiniens".
Les 2 responsables proposent qu'elle promeuve "dès maintenant (...) sur le terrain, des mesures de confiance" afin d'aider simultanément la relance de la négociation, qui, insistent-ils, "doit se produire tout de suite".
"Les modérés des 2 camps et les bailleurs de fonds ont besoin, pour poursuivre leurs efforts, d'être récompensés par l'ouverture d'une réelle perspective politique", estiment les 2 ministres. Ils relèvent que l'Union européenne fournit plus de 50% de l'aide aux Palestiniens.
Les 2 ministres ne reprennent pas l'idée avancée, pendant le week-end, par Bernard Kouchner, d'une reconnaissance de l'État palestinien avant même le règlement de la question des frontières avec Israël. Cette piste avait été évoquée, à titre personnel, par le ministre français qui a dîné le 21 février avec le président palestinien Mahmoud Abbas, en déplacement à Paris.
Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a déclaré son intention de donner naissance à un État palestinien indépendant et viable "dans les faits et sur le terrain" en 2011. M. Abbas devait être reçu à la mi-journée par le président Nicolas Sarkozy.
AFP/VNA/CVN