La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, a atteint 5,5% le mois dernier, en légère hausse par rapport aux 5,3% d'avril, a annoncé hier le Bureau national des statistiques (BNS).
L'inflation est à son plus haut niveau en Chine depuis juillet 2008, lorsque l'indice avait atteint 6,3%, et est surveillée de très près par le gouvernement chinois.
La production industrielle en Chine, deuxième économie mondiale, a elle augmenté de 13,3% en mai sur un an, toujours selon le BNS.
Les investissements en capital fixe ont progressé très fortement sur les cinq premiers mois de l'année, avec 25,8% de hausse par rapport à la même période de 2010.
La Chine "reste confrontée à d'importantes pressions inflationnistes" , a commenté lors d'une conférence de presse Sheng Laiyun, porte-parole du BNS, en annonçant ces chiffres.
L'inflation, notamment des prix alimentaires, est la principale préoccupation de Pékin qui veut maintenir la hausse des prix à la consommation à environ 4% pour l'ensemble de l'année et voit cet objectif compromis.
Le haut niveau de l'inflation en mai "semble indiquer que de nouvelles hausses des taux (d'intérêt) sont probables ces prochains mois" , a estimé Brian Jackson (Royal Bank of Canada).
La sécheresse et les inondations qui ont frappé ces dernières semaines des régions du Centre et du Sud de la Chine ont aggravé la pénurie d'électricité et encore davantage poussé les prix à la hausse, notamment ceux des denrées agricoles.
La Banque centrale a répondu aux pressions inflationnistes en augmentant quatre fois depuis octobre les taux d'intérêt directeurs ainsi qu'à maintes reprises les réserves obligatoires des banques, limitant leur capacité à accorder des prêts.
Ponctuellement, les autorités sont aussi directement intervenues sur le marché, intimant à certaines sociétés de ne pas augmenter leurs prix, ou annonçant des mesures contre les spéculateurs. Mais la lutte contre l'inflation, favorisée par la hausse des coûts du travail et des matières premières, est devenue plus difficile pour le gouvernement.
Aussi, même si la croissance chinoise donne des signes de ralentissement, avec notamment une expansion plus lente de l'activité manufacturière ces derniers mois, Pékin ne devrait pas relâcher les mesures contre la hausse des prix, affirment des experts.
AFP/VNA/CVN